Dimanche passé, les musulmans fêtaient l’Aïd-el Kébir, soit la fête du Sacrifice, qui inclut par tradition le fait de tuer un mouton. Dans notre ville, il faut normalement aller faire égorger les animaux par un sacrificateur agréé selon le rituel islamique à l’abattoir de la rue de Droixhe. Mais la Ville permet néanmoins des abattages à domicile, en précisant que l’étourdissement de l’animal avant son égorgement est obligatoire. “L’objectif est d’éviter que des personnes pratiquent quand même l’abattage des animaux à domicile, faisant fi d’une interdiction totale… jettent les restes n’importe où et causent des soucis d’hygiène. Or ici, des containers sont mis à disposition à l’abattoir pour jeter les peaux et les abats“, nous explique un employé. En 2023, 786 dérogations ont été octroyées.

Ces animaux abattus à domicile ne seront pas étourdis étant donné qu’aucun particulier ne dispose de l’appareillage approprié qui lui permet d’étourdir selon la méthode prescrite par le règlement européen 1099/2009“, dénonce-t-on à l’ASBL S.E.A. (Suppression des Expériences sur l’Animal). L’association liégeoise a d’ailleurs lancé une pétition ayant recueilli plus de 24.000 signatures contre l’abattage rituel à domicile à Liège, qui est dit-elle en contradiction avec le code du bien-être animal wallon. Et d’interpeller l’échevine (MR) du Bien-être animal, Christine Defraigne : “Aucun contrôle à domicile n’est apparemment prévu. Comment se fait-il que vous acceptiez que des animaux endurent une longue agonie en étant abattus à domicile?”

Si la question sera abordée au conseil communal de lundi, cette dernière a répondu sur sa page facebook.
Les déclarations d’abattage à domicile, qui peuvent être faites à la commune en vue de la Fête du Sacrifice doivent dorénavant être interdites, car elles sont en contradiction avec le Code wallon du Bien-être animal et maintenant avec la Constitution. L’abattage à domicile, par des particuliers, rend quasiment dans tous les cas impossible l’application du décret. En 2023, nous avons dû saisir de nombreux animaux, car ils ne sont pas détenus chez les particuliers dans des conditions qui respectent le bien-être animal. De plus, les techniques d’étourdissement validées par le décret sont, dans les faits, irréalisables à domicile. Les citoyens ne disposent pas du matériel adéquat pour étourdir l’animal, il est techniquement impossible de respecter les normes en vigueur.

Elle relate: “Nous avons eu au téléphone des personnes terrifiées par ce qu’elles voyaient de leur fenêtre, ces personnes ont des enfants, qui assistent au massacre d’un animal qui agonise plusieurs minutes en criant et en se vidant de son sang. Les sacrifices se déroulent généralement dans les jardins, à la vue de tous. Ces personnes, et ces enfants, sont profondément choqués par ce qu’ils ont vu. Cela ne doit plus se reproduire.
L’échevine, qui se demande pourquoi, au 21e siècle, on sacrifie encore des moutons et les fait souffrir en les laissant agoniser, demande à la Région de poursuivre et sanctionner ces infractions de classe 2 (la Région wallonne est donc compétente) et de ne pas laisser s’établir l’impunité, décourageante pour les policiers.


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