L’association  “Les  enfants de Panzi et d’ailleurs”, basée à Liège, a souhaité réagir à l’attribution la semaine dernière au Prix Nobel de la Paix de Denis Mukwege. Pour rappel, l’asbl  a vu le jour en 2015 après un voyage entrepris par la présidente Véronique De Keyser auprès du docteur Mukwege afin de le voir opérer par laparoscopie. “En tant que psychologue, je m’intéressais depuis très longtemps à l’évolution technologique de la médecine, et aux transferts de technologie dans les pays en développement. Pendant une semaine j’ai assisté aux interventions chirurgicales de Denis Mukwege et de son équipe. Cela a bouleversé ma vie. Car la première patiente violée était une très petite fille de moins de trois ans. Et puis il y en a eu une autre. Et à chaque fois, le même scénario. Le Docteur se recueillait devant le petit corps endormi avant l’intervention, et à la fin, laissait éclater sa colère : Comment peut-on faire cela à une enfant ? Et surtout, en m’interrogeant : que va-t-elle devenir ? De quoi va-t-elle se souvenir ?” se souvient Véronique De Keyser.

En réaction, « Les Enfants de Panzi et d’Ailleurs » a vu le jour afin de prendre en charge psychologiquement les fillettes violées de moins de 10 ans dans des villages éloignés de Bukavu et qui travaille avec les équipes de Denis Mukwege. La Chaire internationale Mukwege à l’Uliège est la suite de ce cheminement. “L’Université de Liège ne l’a pas voulue comme une institution académique de plus, une machine à produire un symposium par an – mais comme un outil de travail et une façon, sur un mode réflexif, de dépasser la douleur, l’impuissance parfois et l’urgence du quotidien sur les terrains de conflits. C’est aussi le moyen de donner de la pérennité aux rencontres lumineuses de Panzi : en effet l’hôpital est devenu une plaque tournante où se croisent des scientifiques du monde entier“.

L’asbl espère que cette reconnaissance mettra davantage en lumière la tragédie quotidienne qui se joue sur les corps meurtris des femmes et des jeunes filles en tant qu’arme de guerre.

Crédit photo : Les enfants de Panzi et d’ailleurs.


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