Hormis l’une ou l’autre personne, la majorité des riverains qui s’étaient déplacés était plutôt remontée contre le projet. Une réunion d’information des Ardentes était en effet organisée, jeudi passé, au centre culturel communautaire de Rocourt, à propos du déménagement du festival sur le site de la rue de la Tonne, en juillet 2020. Cela, en échange de la création d’un parc de loisirs financé en partie par la Ville de Liège. (Beaucoup se sont d’ailleurs étonnés de l’absence d’autorités communales à cette rencontre.)
Pour un groupe de Rocourtois, qui nous a résumé par écrit quelques commentaires recueillis par et auprès de divers participants à la séance, Geëtan Servais et Fabrice Lamproye, les deux organisateurs qui ont officié sur scène, n’ont pas été suffisamment convaincants. “De nombreuses questions sont restées sans réponse : les organisateurs balayant les critiques, en raillant l’effet ‘nimby’ qui décidément a bon dos !“, concluent-ils. Qui va entretenir le parc? Est-ce la porte ouverte à d’autres manifestations? Qui fera en sorte que cela ne devienne un chancre vandalisé ? Qui va payer ? Le camping ne sera-t-il pas squatté par les gens du voyage le reste de l’année ? Autant de questions qui restent sans réponse à l’heure actuelle. “Il s’agit d’une première rencontre autour d’un projet. Nous n’avons pas encore toutes les réponses“, a rappelé Fabrice Lamproye en affirmant que “100.000 festivaliers veulent garder le festival à Liège“.
De son côté, Gaëtan Servais a indiqué que, par rapport aux nuisances occasionnées et redoutées, des tarifs préférentiels seront accordés aux riverains. En outre, celui qui est aussi le président de Noshaq (ex-Meusinvest) a promis que les associations des alentours (scouts, etc) recevraient de l’argent pour financer leurs projets en échange de services prestés par leurs membres pour la bonne marche du festival. “Ils travailleront sur le site des Ardentes, en étant heureux d’y participer“. De plus, les jeunes Rocourtois seront prioritaires dans le recrutement des bénévoles qui travaillent aux bars, à l’accueil, aux parkings… avec accès gratuit.”On reçoit 4000 demandes et on ne prend que 1300 personnes“, a détaillé G.Servais, pour souligner le privilège.
Enfin, les riverains remettent en question le choix du site. “Il se dit que la SPI, sollicitée pour une étude d’implantation du Festival, recommandait un tout autre endroit, à Sclessin, et ce notamment en raison des facilités en termes de mobilité -futur Tram notamment. Le site de Rocourt, espace vert jusqu’ici préservé aurait reçu une carte rouge de la SPI“, avancent les riverains.
“Ce n’est donc pas exact. La SPI a effectivement étudié en 2015 les situations possibles pour les Ardentes. Différents sites ont été étudiés et dans ceux-ci Rocourt était retenu en raison de son accessibilité, de sa disponibilité et de son offre complète (un seul site pas morcelé sur différentes zones). Pas de carte rouge donc. Si l’on prend isolément la question de la mobilité sans tenir compte de la disponibilité des terrains et de leur état, alors effectivement la cote de Sclessin était meilleure. Mais une étude de géolocalisation doit prendre en compte tous les critères: disponibilité des terrains, travaux à effectuer, etc.“, rectifie Pierre Castelain, porte-parole de la Spi, l’agence de développement économique de la province de Liège.
En tout cas, il semble clair que la volonté est de ne plus créer du logement sur cette zone réservée, à cheval sur Rocourt (Liège) et Ans. Le festival a déjà loué une grande partie du site qui appartient à la Société wallonne du logement (SWL), en prévision de l’édition 2020.
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