L’asbl urbAgora, qui s’est donnée pour mission, depuis une dizaine d’années, de documenter et d’alimenter le débat urbain, a fait ses calculs avant l’arrivée du tram.
“On connait précisément la fréquence prévue, dans chaque tranche horaire, pour le passage du tram : il est assez facile de comparer la situation attendue avec la situation actuelle.
Ainsi, à l’heure de pointe du matin (de 7h à 9h), moment le plus chargé de la journée — et donc le moment où le réseau est sollicité au maximum de sa capacité —, un tram circulera toutes les 4 minutes et 30 secondes dans chaque sens — soit, en théorie, entre 13 et 14 trams par heure et par sens. Sachant que la capacité de chacune des rames « Urbos 100 » de la société espagnole CAF, qui équiperont le réseau liégeois, est de 310 passagers, cela donne une capacité théorique de 4133 passagers par heure par sens (dont un peu moins de 850 places assises, chaque rame comptant 62 places assises)“, extrapole l’association.
Dans la mesure où le tramway remplacera de nombreuses lignes de bus existantes (la piste des bus, entre Blonden et Saint-Lambert, sera d’ailleurs supprimée) et où de nombreuses artères seront fermées aux bus, un report modal s’opérera inévitablement de la voiture vers le transport public. “Il ne semble pas déraisonnable d’envisager une augmentation, à l’arrivée du tram, d’au moins 25 % de la demande. Or on constate pourtant que la capacité théoriquement offerte par le tram (un peu plus de 4000 passagers par heure et par sens) est nettement inférieure à l’offre actuelle sur le tronçon central du réseau (Saint-Lambert / Guillemins), laquelle est pourtant d’ores et déjà insuffisante : les bus, depuis des années, y débordent au point, de plus en plus souvent, de ne plus même s’arrêter à certains arrêts.” L’ensemble des calculs d’urbAgora se trouvent ici.
Le TEC a réagi par rapport à cette crainte. “C’est un beau projet qui va changer la physionomie de Liège“, souligne Carine Zanella, porte-parole du TEC Liège. “La dimension du matériel et les fréquences de passage font l’objet d’études précises. Or les chiffres sur lesquels se base urbAgora ne prennent peut-être pas tout en compte, comme par exemple le fait que les bus ne sont pas actuellement chargés de la même manière dans un sens comme dans l’autre. Aux heures de pointe, beaucoup de bus ne sont pas autant chargés pour le trajet retour.” Dans le futur, il y aura un glissement de la charge actuelle vers certaines nouvelles lignes, comme la n°148 qui devrait emprunter une partie de l’itinéraire des lignes 4, 1 et 48.
L’opérateur de bus et du futur tram rassure: “Les calculs de dimensionnement sont prévus sur 30 ans et l’on pourra augmenter la fréquence des trams actuellement prévue toutes les 4 minutes 30 aux heures de pointe… jusqu’à un tram toutes les trois minutes. Mais la fréquence de 4 min 30 englobe déjà l’effet ‘tram’ qui augmentera le nombre global d’utilisateurs des transports en commun.”
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