Cette session d’examens à distance, en raison de l’épidémie de coronavirus, ne se passe pas sans heurts à l’université de Liège. Dans un courrier adressé aux étudiants, Anne-Sophie Nyssen, vice-rectrice à l’Enseignement et au Bien-être, déplore le fait de ne pas trouver “une analyse équilibrée de la situation en lisant les nombreux articles, cartes blanches, messages parus via divers canaux sur l’évaluation à distance évoquant le stress des étudiant·e·s, le manque d’informations, l’inégalité, les bugs informatiques, le choix des modalités par certain·e·s enseignant·e·s“.
Dans ce courrier, elle indique également que l’ULiège a constaté l’organisation de réseaux de triche lors de certains examens. “L’analyse des copies permettra de retracer ce type de ‘collaborations’ et le règlement général des études et des examens prévoit des sanctions en cas de fraude qui peuvent aller jusqu’à l’exclusion. Nous appliquerons ces sanctions sans hésitation le cas échéant. Les jurys seront particulièrement attentifs lors des délibérations, à la fois aux effets des contextes difficiles, et aux possibilités de triche que certains ont saisies“, écrit la vice-rectrice.
Ce qui fait bondir Alice Lacroix, la présidente de la Fédé, l’organe de représentation des étudiants: “La nature de l’e-mail stresse encore plus les étudiants. Elle parle d’exclusion alors qu’il s’agit seulement de suspicion. Par ailleurs, l’université déplore un manque de solidarité des étudiants car ils émettent des avis négatifs. Or il y a aussi un manque de solidarité de certains professeurs qui changent les modalités d’examens en réduisant le temps imparti une heure avant, qui augmentent le nombre de questions ou qui empêchent de revenir en arrière sur ces questions.”
Examen en réseau
Il nous revient par plusieurs témoignages que de nombreux étudiants se plaignent des conditions d’examens pour cette session: bugs informatiques, timing beaucoup trop serré, examens beaucoup plus difficiles que les années précédentes,… Certains parents enregistrent même le déroulé des épreuves de leurs enfants sur l’écran à domicile pour disposer de preuves en cas de contestation.
Concernant les faits de triche dont parle la vice-rectrice Anne-Sophie Nyssen, il s’agirait notamment, selon notre enquête, d’étudiants de BAC 1 en biologie ayant passé un examen en étant en contact téléphonique les uns avec les autres. Cette option collaborative aurait éveillé les soupçons du service informatique à cause de l’inhabituelle simultanéité des réponses des étudiants.
“Les profs sont sympas, joignables et compréhensifs. Et l’université s’est montrée réactive” témoigne la mère d’un étudiant qui suit de près cette session très particulière qui se déroule plutôt bien pour son fils, compte tenu du contexte. “Mais pour quelqu’un qui est en panique ou qui a eu une mauvaise session de janvier, les conditions d’examens de cette année doivent être difficiles.” Au point qu’un site web a été mis en ligne (https://noonefails.be/), où certains appellent à la mobilisation pour une réussite pour tous à 10/20 et à interpeller les autorités académiques ou la ministre, en balançant les mails et même les numéros de téléphone portable des recteurs des universités.
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