Il n’est pas anormal, pour une ville approchant les 200.000 habitants (avec une agglomération qui en compte 600.000 habitants), de se prévaloir d’un palais des congrès et de halles des foires. Les deux abritent des manifestations complémentaires et quelquefois similaires mais le problème est que, depuis de longs mois, notre ville n’a plus ni l’un ni l’autre et que cette situation durera au moins jusqu’à la fin de l’année. En mai 2022, les anciennes halles des foires de Coronmeuse ont été démolies pour laisser la place à l’éco-quartier. De nouvelles doivent être construites cet été à Doixhe et s’achever obligatoirement fin 2023 pour pouvoir bénéficier des fonds européens Feder.
Depuis l’automne passé, le Palais de Congrès est, lui, fermé pour cause de travaux. Certains étaient programmés, mais d’autres ont été rendus obligatoires à cause de dégâts liés aux inondations de juillet. Ils doivent être entamés au mois d’août, après la refonte du parking, pour se terminer à la fin de l’année et permettre à l’infrastructure d’accueillir à nouveau des manifestations en 2023.
Selon le conseiller communal (MR) Fabrice Drèze, qui a abordé le sujet lundi au conseil communal, cette situation peut s’avérer préjudiciable pour le secteur événementiel. On pense au salon Habitat -reporté en 2023- mais aussi au Jumping international, à Vert Bleu Soleil, à Jardinexpo, au bal de l’ULiège, à la soirée Love Disco,…
Optimistes, les organisateurs de cette dernière annoncent leur prochain événement en décembre 2023… aux Halles de Foires de Liège. L’édition de cette année avait eu lieu dans ce qui semble être la solution de repli du moment: le Country Hall au Sart-Tilman. Mais l’endroit, qui a aussi accueilli par exemple le concert de Gim’s en mars, présente des inconvénients: jauge limitée, configuration figée, trop de marches, pas assez d’accès PMR et mauvaise desserte par les transports en commun. Et puis surtout, la Société de Gestion du Bois Saint-Jean, qui le gérait jusqu’à présent, a été mise en liquidation le 30 septembre et, à ce jour, les autorités communales n’ont pas vent d’un éventuel repreneur. “On a accueilli certains événements en lien avec la Fil /Liège expo, afin de ne perdre leur fidélité à Liège. Mais il ne s’agit évidemment pas de les conserver chez nous à terme“, nous disait Christian Petry, le directeur, au début de l’année.
Des alternatives existent également pour certains congrès et séminaires (musée Boverie, Théâtre de Liège, Forum, Val-Benoît, ULiège, BluePoint, etc.) qui font que les hôteliers continuent à recevoir des clients. “Mais en dehors d’une sorte de boulimie touristique d’après-Covid qui fait que nous sommes complets tous les beaux week-ends, nous n’avons jamais récupéré notre taux d’occupation de 2019 en semaine. On sent clairement l’absence du Palais des Congrès et des Halles des Foires et de la clientèle corporate“, réagit Thierry Couclet, directeur de l’Hotel de la Couronne aux Guillemins. Certains de ses collègues évoquent un taux de remplissage de seulement 65% du lundi au vendredi, contre plus de 85% auparavant. Avec un prix des chambres très bas vu la demande plus faible. Même son de cloche du côté des chambres d’hôtes où l’on se plaint de l’absence de clientèle en semaine.
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