Basée à Grâce-Hollogne, l’asbl Benoit et Michel, qui fait partie du réseau Caritas, vient en aide aux sans-abris avec l’objectif de leur rendre leur dignité et de les aider à retrouver un logement. A court terme, elle œuvre pour leur permettre de survivre et leur distribue notamment des boissons chaudes et de quoi manger 3 à 5 fois par semaine à la gare des Guillemins.
Depuis le mois de septembre, l’association dénonce les expulsions matinales -entre 7h30 et 8h- et peu amènes, par des vigiles liés à la SNCB, des personnes SDF qui dorment dans les parkings de la gare et dans les passages abrités le long de certains quais. Cet accueil, toléré pour le moment, ne sera plus possible dès la fin de ce mois. La SNCB justifie que des travaux doivent y être effectués. “Où vont aller ces personnes qui dorment sur du béton, qui sont environ entre 40 et 60 par nuit?“, interrogent les bénévoles.
La question a été soulevée au conseil communal du 28 novembre. David Ambrosio (PTB) résumait la situation actuelle: “Le recensement effectué par l’ULiège estime à 500 le nombre de sans-abris à Liège et ce chiffre est considéré très en dessous de la réalité par les acteurs de terrain. Les abris de nuit sont d’ores et déjà débordés et refusent du monde tous les soirs, plusieurs dizaines de personnes dorment en tente un peu partout sur le territoire de la ville dans des conditions déplorables et environ quarante personnes dorment dans la gare des Guillemins. Celles-ci viennent d’ailleurs d’apprendre que la gare leur sera fermée fin décembre et vont, elles aussi, devoir trouver une autre solution. La crise des prix de l’énergie risque aussi de précipiter un grand nombre de personnes à la rue. On comprend aisément que les 25 lits supplémentaires ne suffiront pas.” En tout, une cinquantaine de lits supplémentaires sont en effet prévus cette année à Liège dans la Plan hivernal.
Jean-Paul Bonjean, le président du CPAS a répondu que les 500 personnes recensées il y a déjà un certain temps n’étaient pas toutes dans la rue et qu’une partie d’entre elles étaient abritées, même si effectivement mal logées. Il a aussi rappelé que la Ville pouvait réquisitionner des chambres d’hôtel en cas de conditions météo sévères. Et qu’elle va investir 5,5 millions d’euros dans un nouvel abri de nuit à capacité doublée.
Mais quid des sans-abris qui ont l’habitude de trouver refuge à gare? L’asbl Benoit et Michel regrette l’absence de réponse.
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