En moins d’un jour, elle était déjà partagée plus de 2.500 fois. La publication émane d’Alexa, la tenancière du Mimosa café, un salon de thé de la rue Lulay des Fèbvres, qui avait annoncé la fermeture définitive se son établissement d’ici quelques semaines. Elle incriminait alors l’augmentation de toutes ses charges et de ses marchandises, une diminution du taux de fréquentation, le pouvoir d’achat en baisse et les graves conséquences des travaux du tram. “Abandonner mon rêve de petite fille (5 ans que je pense à ce magnifique projet) me fend le cœur. Ceci m’a demandé beaucoup d’efforts, de sacrifices et de travail, mais je dois faire face à la réalité“, regrettait la jeune femme.

Comment peux-tu te permettre de fermer un concept qui marche? C’est sûrement ce que vous allez me poser comme question“, ajoutait-elle. Et quelques jours plus tard, elle a donné la réponse à sa façon en publiant sur Facebook une cinquantaine de photos de devantures de commerces fermés, en liquidation, à louer ou à remettre (ou supposés comme tel) prises sur son chemin en allant travailler.

Immédiatement, la publication est assortie d’une vague de commentaires décrivant, en vrac, une ville qui ne donne pas ou plus envie: “les travaux commencés partout et terminés nulle part”, le manque de propreté, l’ambiance morose, le prix élevé des loyers, les coûts des parkings, la circulation chaotique, les trottinettes sur les trottoirs, l’insécurité, la toxicomanie, les problèmes de livraisons, la concurrence du commerce en ligne, les conséquences du Covid… Il y a aussi ce changement de modèle où la voiture aura beaucoup moins sa place dans les centres urbains, qui induit une idéalisation du passé.

S’il est clair que bien d’autres villes subissent nombre de ces problèmes sans avoir ceux d’un chantier de tram, c’est tout de même ce dernier qui est sur toutes les lèvres et qui focalise le mécontentement. “C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase“, disent certains.

La publication de la commerçante, elle, symbolise et cristallise la solidarité de la population avec les commerçants qui baissent définitivement le rideau, la mauvaise gestion du chantier du tram, le renvoi de responsabilité politique entre la Ville et la Région, les embouteillages récurrents au centre-ville, la mauvaise ou lente communication par rapport à tous ces problèmes…. Mais il y a aussi aussi la crainte d’un remake de la place Saint-Lambert qui était restée en travaux des années ou pire….le spectre du TAU, un métro léger prévu entre Herstal et Seraing, dont la construction avait commencé dans les années 1980 au centre-ville avec une énorme station souterraine au Cadran et même des tunnels, et qui avait finalement été abandonné faute de budget dans une grosse gabegie.

Un commerce sur cinq est vide au centre-ville de #Liège


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