Entre avril 2012 et mai 2016, dans une série d’articles, un journaliste de La Meuse Liège ciblait le patron de Tecteo -aujourd’hui Nethys, Stéphane Moreau. Il relayait principalement les travaux du juge d’instruction Richard (et la section ECOFIN) sur des affaires de possibles détournements, abus de bien sociaux et faux et usage de faux concernant celui qui était aussi bourgmestre d’Ans. Cela, avant l’affaire Publifin.

Soudainement, en janvier 2017, alors qu’il était en poste depuis de nombreuses années à Liège et que ses réseaux professionnels montraient leur efficacité sur ce terrain local, le journaliste est muté à Bruxelles pour y renforcer une autre équipe rédactionnelle du groupe SudPresse. Très étonnés, ses collèges font le lien avec les dossiers qu’il traitait et les régulières remontrances téléphoniques de Stéphane Moreau auprès des responsables de la Meuse. Des coups de fils de mécontentement que le chef de la rédaction liégeoise (muté lui-aussi par le bais d’une promotion un mois plus tard), confirme dans Médor.

Coïncidences? Au sein de SudPresse, un employé clé nous confie avoir eu directement droit à l’explication concernant l’éviction du journaliste, auprès d’une personne occupant une place stratégique dans le groupe: «Elle m’a  clairement dit que cette mutation rentrait dans le cadre d’un rapprochement avec le groupe L’Avenir, que nous cherchons à attirer dans notre imprimerie de Nivelles. »

Les journaux du groupe L’Avenir, qui ont été rachetés en 2013 par Tecteo (et donc d’une certaine manière par Stéphane Moreau) cesseront en effet d’être imprimés par Coldset Printing Partners en 2018. Des contacts sont engagés –notamment- avec Rossel, qui imprime les journaux La Meuse, le Soir, pour que les journaux de l’Avenir soient imprimés chez eux. Alors, pour pouvoir être favorable à ce rapprochement, Stéphane Moreau aurait demandé, en guise de petite faveur propitiatoire, que le journaliste qui s’acharnait sur ses affaires judiciaires soit envoyé écrire ailleurs. Au début du mois de septembre, l’on apprenait également que les éditeurs Rossel (Le Soir, SudPresse) et L’Avenir (groupe Nethys) avaient racheté ensemble à IP, la régie publicitaire de RTL, son département « presse magazine ».

Pour Marie-Pierre Deghaye, communication corporate manager chez Nethys, ces accusations ne tiennent pas la route dans la mesure où S.Moreau n’a pas bénéficié de traitement de faveur dans les journaux dans l’année écoulée. Mais était-il possible,  pour un journal, de passer à côté du si retentissant dossier Pulifin, dans lequel il était largement impliqué ?

Il reste que muter contre son gré un journaliste qui travaille sur des sujets sensibles, comme cela se fait dans certaines entreprises, c’est prendre un risque quant à l’interprétation qui en sera faite dans un contexte suspicieux. Même en l’absence de preuves tangibles.

 

(.Source: Today In Liège)


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