Au mois d’août 2020, les autorités communales validaient le permis pour la démolition et la reconstruction du parking Central Park, situé entre le boulevard de la Sauvenière et la place Xavier-Neujean. Ce dernier accès se trouve plus précisément dans le passage Charles Bury, chaussée qui relie ladite place et le boulevard.

La ruelle n’est certes pas très engageante. Mais elle recèle un intérêt patrimonial que nous confirme l’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP), symbolisé par une arcade en pierre datant de 1754 constituant le reste de la porte qui clôturait l’ancienne venelle derrière l’église Saint-Jean l’Évangéliste. Elle accompagne de manière positive l’église -inscrite au patrimoine exceptionnel de Wallonie- et se trouve dans la zone de protection de celle-ci. L’un de ses côtés est d’ailleurs ancré dans le mur de l’édifice religieux.

Or, cette arche a disparu pendant les travaux du parking. Tant le service de l’Urbanisme de la Ville que l’AWaP nous indiquent que l’auteur de projet initial du parking Central Park pouvait l’enlever le temps des travaux, avec l’obligation de la réinstaller ensuite à l’endroit originel puisqu’elle figure dans les plans avec la mention « arche existante à maintenir ». Mais il y a un hic. Sur les plans justement, personne ne semble avoir remarqué que la façade sur laquelle l’arcade en pierre reposait d’un côté a été reculée d’une soixantaine de centimètres. Et qu’il n’est donc plus possible de la replacer en l’état contre les deux façades!

Renseignements pris, il y a un vrai risque pour notre patrimoine. Le permis d’urbanisme prévoit effectivement le maintien de cette arche du XVIIIe siècle. Il y a fort à craindre que les nouveaux architectes ne respectent pas ledit permis“, réagit Erwin Woos, président de SOS Mémoire de Liège.

Nous avons contacté la Semaco, maître d’ouvrage délégué pour le compte de la SA Imodave dans le cadre du projet Central Park. Claude Di Franco, son administrateur délégué nous assure que le portait est conservé dans un endroit sécurisé, sans pour autant précise lequel. Dans un premier temps, il nous avait affirmé qu’une réflexion était en cours pour voir avec la Ville s’il ne serait pas plus intéressant de le déplacer à un autre endroit afin d’éviter un vide inesthétique de 60 cm entre le montant de l’arcade et la nouvelle façade. Mais, dans un second temps, il nous explique qu’il s’agira plutôt de faire valider le support à utiliser (métallique, colonne en pierre…). D’aucuns s’étonneront que cela n’ait pas été décidé et validé au moment de l’octroi du permis.

Elle sera remise en place à la fin des travaux de l’ensemble immobilier constitué d’un parking sur 4 niveaux mais aussi de 81 kots qui s’appuient sur ce socle. La fin des travaux pour les kots est prévue pour la rentrée universitaire 2024“, assure le maître d’ouvrage délégué. Reste à voir de quelle façon.


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