La problématique de la diminution des distributeurs automatiques d’argent touche l’ensemble du territoire belge. A Liège, leur disparition en Outremeuse et tout récemment à Cointe a suscité quantité de réactions, notamment en faveur des personnes âgées dépassées par les outils numériques ou tout simplement de l’économie des petites services en préservant un espace de liberté.
Le groupe Vert Ardent a d’ailleurs communiqué dimanche en se disant sidéré que Batopin (le réseau de guichets automatiques bancaires neutres mis sur pied par Belfius, BNP Paribas Fortis, ING et KBC) annonce qu’il n’y aura à Liège que “15 distributeurs pour… 200 000 habitants“. Et de réclamer “à tout le moins“, un distributeur bancaire dans chaque quartier de la ville. “Belle-Ile, Cora, la Médiacité… Batopin a visé des zones bien précises : les galeries commerçantes. Elle vise la clientèle de ces endroits, mais pas les habitants qui doivent retirer de l’argent au quotidien, pour l’école, les activités sportives ou l’horeca ni les commerçants qui dynamisent notre économie, nos quartiers et permettent aux habitants de faire des courses près de chez eux, et qui souhaitent déposer leur cash sur leur compte”, régissait Caroline Saal, cheffe de groupe au Conseil communal. Et de relever les manques à Ste-Marguerite, Ste-Walburge, Jupille ou au Thier -à-Liège.
“Le collège n’a pas attendu votre courriel pour exiger de Batopin un maillage complet du territoire communal“, lui a rétorqué hier le bourgmestre (PS) Willy Demeyer, qui explique qu’il a contacté les comités de quartier pour solliciter des propositions d’implantations pertinentes. Et de rappeler la délivrance du dernier permis en date au mois de janvier pour une installation à Grivegnée. On sent que le sujet est chaud.
Alors, la volonté des banques est-elle d’en arriver à la suppression de l’argent cash? “On entend souvent cela, mais ce n’est pas du tout la volonté du secteur“, nous assure-ton à Febelfin, la fédération belge du secteur financier. “Nous comprenons qu’il existe un besoin fondamental important en ce qui concerne l’utilisation de l’argent liquide, et qu’il peut subsister pendant longtemps. C’est justement pour garantir un accès suffisant à l’argent liquide que Febelfin a entamé en 2023 un dialogue avec le gouvernement fédéral et la Banque nationale (BNB) afin d’examiner les possibilités d’optimisation de l’accès aux distributeurs automatiques de billets. Et a conclu un accord. C’est important de noter que nous sommes dans une période de transition. Le déploiement complet de Batopin est en cours. Et donc, en tant que consommateur, on ne sent pas encore tous les effets de cet accord. Les périodes de changement s’accompagnent toujours d’un certain inconfort.”
(Il est à noter que cet accord a été critiqué par Les associations Testachats, Financité et Okra affirmant qu’il laisserait de nombreux citoyens sans accès à un distributeur.)
Mais le secteur observe aussi que, par rapport à il y a dix ans, et au sortir de la crise Covid, le nombre de retraits d’espèces a diminué de moitié. Il met en avant une étude Ivox qui montre qu’en 2022, 39% des Belges ont retiré de l’argent liquide moins d’une fois par mois ou jamais. Les jeunes en particulier (moins de 35 ans) sont plus susceptibles de dire qu’ils ne retirent jamais d’argent. Depuis que les commerçants sont obligés de proposer un moyen de paiement numérique en plus du cash, 3 Belges sur 5 (60%) disent qu’ils/elles ne retirent presque plus d’espèces. “Nous avons aussi fait une étude avec Ipsos en 2023 avec la VUB de laquelle est ressorti le fait que 83% des Belges interrogés disent préférer les paiements numériques au cash. Pour beaucoup de personnes, il est plus sûr et facile de payer via ces nombreux moyens de paiements numériques.“. En 10 ans, indique la fédération, le nombre de paiements par carte a lui aussi largement doublé.
Néanmoins, Febelfin assure que des distributeurs automatiques seront ajoutés dans des endroits existants ou installés dans de nouveaux endroits (principalement dans les villes) de manière à augmenter la capacité et à éviter au maximum les files d’attente éventuelles aux distributeurs. “Les critères pour déterminer les endroits et pour garantir une accessibilité maximale sont définis par la BNB en tenant compte de la zone où habite la population : urbaine, intermédiaire et rurale. En région urbaine, le critère retenu est une distance de 2 km maximum pour atteindre un distributeur; dans les régions intermédiaires, la distance retenue est de 3 km; et dans les régions rurales c’est max. 5 km.“
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