Entre le 17 et le 18 mai, de très fortes précipitations s’étaient abattues sur la région liégeoise (et en d’autres endroits du pays), causant des inondations dans certains quartiers. A Chênée, le home rue de Haïsse a dû être évacué, le sous-sol du Kinépolis de Rocourt s’est retrouvé inondé et une vingtaine de véhicules avaient été coincés à cause de la chute d’un arbre rue de Tilff. Les plus gros dégâts se situaient à Wandre où de la boue a emporté un mur du cimetière de Souverain-Wandre et du côté de Jupille, où deux rues ont été inondées,rue Jean Hermesse et surtout rue Spêyemé où cinq maisons ont été inondées.

On a eu 1 mètre 50 au rez-de-chaussée de notre maison“, témoigne Manuel Willems, qui habite au bout de l’impasse que constitue la rue Spêyemé. L’homme avait dû être hébergé à l’hôtel avec sa compagne et sa maman de 80 ans avait été recueillie par la famille. “Je suis propriétaire depuis 47 ans de la dernière maison de la ruelle. Nous sommes inondés tous les 3 ans avec les orages, car notre maison est construite sur une source. On a fait des enquêtes, ils ne savent rien faire.

Lorsqu’il y a de grosses pluies, c’est l’effet “cuvette”. “En 2018, nous avions eu 3 mètres d’eau. Le bourgmestre était venu nous trouver et avait promis de faire le nécessaire pour trouver une solution pour les égouts et on n’a toujours pas de nouvelles. Là, ça fait la huitième fois que nous sommes inondés. Et la maison est tellement humide qu’à un moment, ça va crouler! On en a ras-le-bol et on aimerait bien que ça bouge vraiment. Ou alors qu’on nous rachète les maisons et qu’on les détruise.” Mais, attachés sentimentalement à leur lieu de vie, tous les habitants ne sont pas prêts à partir définitivement à l’instar de Thérèse, sa voisine, qui a pourtant subi la même série.

Humainement, c’est difficile. “Cette rue est en cuvette et sur le trajet de ruisseaux qui peuvent être en crue. Elle constitue un réceptacle et on ne voit malheureusement pas d’autre solution que l’expropriation et la démolition“, constate le bourgmestre (PS) Willy Demeyer. Quand et par qui ? “Il faut étudier le dossier. Le rachat se fera par la Ville ou par la Région. Mais ce sont des maisons de petite valeur. Et les habitants devront pouvoir se reloger“, souligne l’élu.


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