La semaine passée, au conseil communal, Benoît Bouchat (Les Engagés) avait réagi par rapport à la subvention communale de 100.000 euros accordée au Théâtre de Liège pour l’organisation de la manifestation “Place aux artistes”. “Si nous ne doutons pas de l’intérêt de l’événement, nous pensons qu’en maitrisant ses dépenses, le théâtre pourrait l’organiser sur base des subventions qu’elle reçoit déjà et qui s’élèveront à près de 6 millions d’euros en 2024“, avait estimé le conseiller de l’opposition.
Dans son interpellation, il avait également montré son inquiétude par rapport aux comptes du Théâtre de Liège, en déficit, “de sorte que la perte reportée aujourd’hui de 212 000 euros. La direction du théâtre n’a prévu aucune mesure particulière pour combler ce déficit“. Et de pointer une dépense en 2023 pour le poste « hôtels et hébergements pour prospection » quatre fois plus élevé que ce qui avait été budgété. 12.000 € budgétés pour 51.000 € dépensés au final. “Dans un contexte budgétaire difficile pour tous les Liégeois, nous ne pouvons pas accepter que certaines institutions fassent comme si elles n’avaient pas reçu le message“, avait lancé Benoît Bouchat.
“Le budget 22-23 qui prévoyait en effet 12.375 € pour le poste en question. Le réalisé fait état de 50.911 € de dépenses, dépenses directement liées à l’activité artistique“, nous confirme Serge Rangoni, directeur général du théâtre. “Il n’est pas rare que plusieurs postes varient entre budgétisation et bilan, en dépenses et en produits. Plusieurs explications à celà: la saison 22-23 est la saison de complète sortie de la crise du Covid 19. Les déplacements étant à nouveau possibles, nous avons voulu renouer avec nos partenaires et coproducteurs à l’international avec lesquels les contacts ont été uniquement virtuels pendant une longue période. Vu les reports de spectacles, nous avons dû assurer des présentations de plusieurs spectacles au cours de la même saison en tournée à l’étranger. Il est d’usage qu’un membre de l’équipe accompagne les spectacles en tournée pour faire le lien avec les maisons accueillantes et pouvoir ainsi présenter les projets futurs.”
Et de citer des (co-)productions comme « Hedda » avec 29 représentations en France, « Smith & Wesson » qui en a vu 19 dans le même pays, « Strange beauty » coproduction belgo-coréenne créée à Séoul (19 représentations en Corée du Sud), « Reporters de guerre » créé à Douai et joué au Piccolo Teatro de Milan, « Genesis » de Hakim Bouacha joué à Rabat et à Tunis et « La bibliothèque de ma grand-mère » de Tatjana Pessoa joué à Marseille et Genève.
“Enfin, le projet européen STAGES, financé par Creative Europe, le programme de la Commission Européenne, s’est réellement mis en place au cours de la saison 22-23 -avec notamment le Forum sans Transitions. Il nécessite des déplacements chez les partenaires, déplacements qui ont été couverts par les financements européens et un cofinancement du ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui nous a été octroyé en cours de saison et qui n’était pas prévu dans les recettes initiales“, ajoute le directeur.
Benoît Bouchat, de son côté, pose la question du calcul de rentabilité de la vente de spectacles à l’étranger. “Ca permettrait de savoir si, quand le théâtre de Liège vend un spectacle, il ne perd pas encore plus d’argent. Finalement, n’est-ce pas le contribuable francophone qui est en train de subsidier des théâtres étrangers?”
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