En 1983, un décret de la Communauté Française a permis l’usage des dialectes locaux dans l’enseignement. Tandis que Charleroi a abandonné son projet de cours de wallon, Liège a continué à le développer, le rendant incontournable dans sa formation en Sciences de l’Éducation. La Haute Ecole de la ville de Liège (HEL) est donc la seule en Communauté Française de Belgique à dispenser des cours de wallon. Cet apprentissage s’inscrit dans les formations des enseignantes et des enseignants du fondamental. Il existe depuis 40 ans et permet aux étudiantes et aux étudiants de se plonger dans la culture et les traditions pour proposer des outils didactiques à destination de l’enseignement primaire.

Ces cours, répartis sur deux années, s’adressent à des futurs instituteurs et institutrices qui auront pour métier de transmettre des savoirs aux générations à venir. L’objectif est, à travers cette transmission, de freiner le déclin de la langue wallonne qui ne se transmet plus dans les familles. Il s’agit aussi de permettre à chaque étudiante et étudiant de mieux comprendre le milieu dans lequel il ou elle vit, ses racines, ses codes, ses traditions… car pour mieux s’ouvrir aux autres, il faut d’abord bien se connaitre“, explique Romain Berger, romaniste expert en dialectologie et enseignant à la HEL.

Le Master en Enseignement de la HEL regorge par ailleurs de projets autour de ses cours de wallon. “Il y a une demande de la part des écoles primaires pour l’initiation à la langue wallonne mais il manque cependant d’outils pédagogiques”, note la direction. L’un des projets consiste par exemple en la création d’une compilation de textes wallons utilisables par les instituteurs et institutrices du primaire.

Mais une autre idée a germé dans l’esprit de Romain Berger et de ses étudiants. Il s’agirait de profiter de la mise en service du tram de Liège pour créer, en wallon, les sons – annonce des arrêts, consignes de sécurité… – qui seront diffusés dans les trams et de les enregistrer en binôme par des étudiants de la HEL et des élèves d’écoles communales de Liège. “Ce n’est encore qu’un projet mais nous comptons le mener à bien et le proposer au TEC qui décidera de son utilisation ou pas. Nos étudiantes et nos étudiants sont vraiment enthousiasmés par cette idée“, précise encore Romain Berge.


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