Dans les administrations, un poste de chauffeur a longtemps été prévu pour conduire le haut management. Mais aujourd’hui, ce privilège tend à être supprimé, comme ce fut le cas il y a un an à la Compagnie Intercommunale Liégeoise des Eaux, au moment de l’arrivée de la nouvelle directrice générale.

La Province de Liège, elle, conserve toujours actuellement ce privilège pour les députés provinciaux et la plupart des directeurs généraux de l’administration (voire aussi d’autres). “On compte actuellement 10 chauffeurs. 5 agents pour les directeurs de l’administration et, suite à une résolution récente du conseil provincial, 5 pour les 5 députés provinciaux“, confirme officiellement Thomas Reynders, premier directeur à la Province de Liège. Il s’agit de Luc Gillard, Katty Firquet, Muriel Brodure-Willain, André Denis et Claude Klenkenberg.
Cela, en plus de 70 agents répartis dans tous les services pour conduire différents véhicules dont les autocars, les Mammobile, les bibliobuss, etc. Notre interlocuteur souligne que les chauffeurs font normalement partie d’un pool (disponible pour un ensemble de personnes) et effectuent également des tâches administratives en plus d’entretenir les véhicules. Cette dernière occupation consistant essentiellement à gérer des rendez-vous avec des prestataires…

Mais dans la mesure où les missions des chauffeurs relèvent davantage du “gentlemen’s agreement” et ne semblent pas strictement encadrées, difficile de savoir combien sont affectés exactement à quelles tâches.

Il y a des chauffeurs payés à faire des sudokus toute la journée…. Leur boulot consiste à aller chercher les boss à domicile puis à les attendre…“, témoigne un agent provincial qui souhaite évidemment rester anonyme. Et de citer l’exemple de Salvatore Anzalone, directeur général de l’Enseignement et de la Formation. D’autres témoignages nous confirment que celui-ci semble effectivement disposer d’un véhicule de fonction… et d’un chauffeur attitré. “Il peut y avoir des affinités“, avance Thomas Reynders. Le directeur concerné, S. Anzalone, que nous avons cherché à joindre de plusieurs façons, n’a pas souhaité apporter son éclairage.

D’aucuns justifieront de l’intérêt d’être véhiculé par un chauffeur pour pouvoir, par exemple, mettre à profit un temps de trajet, donner des coups de fil, préparer des dossiers, répéter une intervention… Géographiquement, la province est vaste. Mais de nombreux autres fonctionnaires à l’agenda chargé et qui se déplacent beaucoup font sans. Et la province de Namur a, de son côté, supprimé en début de législature les chauffeurs pour ses députés.
A l’heure des nombreuses aides à la conduite, des communications téléphoniques illimitées, des kits mains libres et du covoiturage, avoir quelqu’un pour conduire sa voiture de fonction n’est peut-être plus indispensable. Surtout si c’est pour le trajet domicile-bureau.

A la ville de Liège, le règlement des cabinets des échevins de 1998 (qui n’a jamais été changé), prévoit toujours un poste de chauffeur au cadre. “Mais, dans les faits, ce poste n’est pas rempli. Ce sont des agents d’exécution qui dépannent et conduisent les échevins quand ils ne roulent pas eux-mêmes“, explique-t-on au cabinet du bourgmestre Willy Demeyer. Sauf pour ce dernier qui, n’ayant jamais passé son permis de conduire, a un policier qui lui est affecté, chargé de le véhiculer et d’assurer sa sécurité dans l’exercice de son mandat.


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