C’est en quelque sorte le bras financier de la Région. Wallonie Entreprendre (WE) est une institution publique de soutien aux entreprises, créée en 2023 avec la fusion de plusieurs organismes régionaux: la Société Régionale d’Investissement de Wallonie (SRIW), la Société Wallonne de Financement et de Garantie des Petites et Moyennes Entreprises (SOWALFIN) et la Société wallonne de gestion et participations (SOGEPA). Son objectif est de renforcer l’économie de la Wallonie en facilitant l’accès des entreprises au financement, en soutenant l’innovation, et en accompagnant les entrepreneurs.
WE offre une gamme de services et de solutions de financement, allant des prêts aux garanties en passant par les investissements en capital. Ce gros machin, basé à Liège à l’angle des boulevards d’Avroy et Maurice Destenay, et qui emploie 260 personnes au service des entreprises, est actuellement sous le feu des critiques de la majorité MR-Engages au gouvernement wallon. Officiellement, à cause de pertes financières liées aux dossiers Air Belgium, Mithra ou Hamo. Officieusement, il se dit qu’un cadre politique n’aurait pas été correctement casé dans le comité de direction de WE.
Dans son budget 2025, le gouvernement wallon a prévu une diminution de 45 millions d’ € du budget alloué annuellement à Wallonie Entreprendre pour l’octroi de crédits et les prises de participations. Cela, dans l’optique d’une rationalisation des aides économiques wallonnes. L’organe ne devrait toutefois pas avoir de mal à fonctionner avec les dividendes qu’il touche de ses participations et les plus-values qu’il réalise.
Mais, dans l’esprit, il y a peut-être quelques économies à faire ça et là.
Lorsque nous avions écrit cet article sur la dizaine de voitures avec chauffeur de la Province de Liège, pour véhiculer des directeurs de l’administration et des députés, plusieurs réactions nous sont parvenues, suggérant qu’une situation similaire était à mettre en lumière au sein de Wallonie Entreprendre.
Il apparaît effectivement que les membres du comité de direction bénéficient de voitures avec chauffeur. Et, dans le milieu, ça fait un peu jaser. Celui-ci compte actuellement 5 membres, plus 6 membres pour le comité de direction étendu. “Nous disposons d’une équipe de 9 chauffeurs, bientôt 8 avec le départ à la pension d’une personne“, nous indique-t-on chez WE. “Elle est attribuée aux membres du comité de direction, ainsi qu’aux membres du comité de direction étendu. Cela, pour faciliter leurs déplacements professionnels vu qu’ils sillonnent toute la Wallonie, souvent sur de longues distances, très souvent en soirée . Cela leur permet de se concentrer sur leurs responsabilités liées à leur fonction sans les contraintes logistiques des déplacements.”
Cela représente un coût de 500.000€ chaque année. Et, effectivement, il s’agit aussi de bureaux roulants. De plus, “ce n’est plus comme avant quand ils restaient des heures à se tourner les pouces. Lorsqu’ils ne véhiculent pas les directeurs, les chauffeurs sont maintenant sont utilisés comme coursiers“, note une source interne.
Si l’on nous indique que cet avantage est limité au cadre professionnel, d’autres témoignages soulignent que le trajet depuis le domicile est a minima aussi inclus.
Olivier Vanderijst ou Laurence Glautier en bénéficient par exemple. Tout comme Karl Aadams, dans le comité étendu. Selon nos informations, Anne Vereecke aurait refusé cet avantage suranné.
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