Aux élections fédérales du 9 juin, Noa Pozzi ayant obtenu 3.955 voix en tant que tête de liste pour la circonscription (et même le canton) de Liège du parti politique Chez Nous. Il s’agit d’une formation d’extrême droite, populiste, qui, derrière des slogans séduisants si l’on n’y réfléchit guère, prône notamment une “agence de la remigration chargée exclusivement du retour des migrants illégaux et des personnes expulsées”, l’Inscription “des racines chrétiennes de notre pays” dans la Constitution, la lutte contre le racisme “anti-blanc”, la suppression du centre pour l’égalité des chances (UNIA) au profit des associations défendant les anciens combattants ou la transformation du ministère de la Culture “qui n’est qu’une machine à subsidier les artistes officiels, en un ministère du Patrimoine, des Traditions et de la Culture”.
Un programme qui ne semble pas totalement incompatible, au niveau personnel, avec les valeurs du MR. Le dernier positionnement politique précité, sur la culture, résonne avec les questionnements du président du parti, Georges-Louis Bouchez qui, le 4 janvier, expliquait au journal Le Soir: “moi, je ne vois pas pourquoi on a un ministre de la Culture. Il n’y en a pas aux États-Unis, et la culture américaine domine le monde, et pas seulement les blockbusters, ceux-ci financent le cinéma d’auteur.”
Au mois d’août, l’ex-tête de liste d’extrême droite “Chez Nous”, Noa Pozzi, avait annoncé rejoindre le MR. Une première demande refusée après un screening du parti. Sa cotisation lui avait finalement été retournée. Mais quatre mois après, il semble que le positionnement a changé puisque l’exclu d’hier est devenu un membre visible du parti libéral, qui posait avec le président G-L Bouchez lors des vœux de la formation au Palais des Congrès, le 8 janvier.
Le nouveau membre affirme ne plus partager les valeurs de son ancien parti, ce qui satisfait son nouveau président estimant “qu’il s’est engagé publiquement à renoncer à ses engagements passés et à adhérer à nos valeurs. Notre but doit être de ramener les gens dans le giron démocratique et non l’inverse.”
Mais tous au MR n’ont pas aussi facilement accepté le transfuge. “Je confirme que les libéraux liégeois n’ont été ni consultés ni même informés quant à l’adhésion de Noa Pozzi au MR. Je ne peux que le regretter”, a réagi la députée wallonne et cheffe de groupe au conseil communal liégeois, Diana Nikolic. “Je crois au droit à l’erreur ainsi qu’à la possibilité de détourner des personnes, spécifiquement les plus jeunes, des idées extrémistes, populistes, haineuses, etc. (…) Noa Pozzi n’avait pas 20 ans quand il a rejoint le parti Chez Nous et il est à peine plus âgé maintenant je pense. Qu’il se détourne de l’extrême-droite encore si jeune est plutôt une bonne nouvelle. Mais je ne suis pas naïve, il n’a pas été un simple militant au sein du parti d’extrême-droite, il en a été la tête de liste aux élections fédérales. Ça implique d’être extrêmement prudent avant de l’accepter éventuellement. Pour moi, il est clair que ceux qui souhaitent s’affilier au MR, et c’est particulièrement vrai dans ce cas-ci, doivent le faire dans une optique d’assimilation totale de nos valeurs démocratiques et non pour y importer des idées nauséabondes qui n’auront jamais leur place chez les libéraux. Je serai vigilante et intransigeante.”
A posteriori, donc.
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