Cette année encore, la Cyclo Parade Féministe investira les rues de Liège pour dénoncer les violences subies par les corps des femmes et exiger des droits véritablement respectés, même si elle a été privée de son subside de 5.000 euros du nouveau gouvernement. De la violence physique au contrôle médical, en passant par les attentes sociales oppressantes, le corps des femmes reste un champ de bataille où s’exercent injustices et oppressions, estiment ses organisateurs.
Les chiffres sont alarmants : selon l’Organisation des Nations Unies, une femme sur trois subit des violences physiques ou sexuelles, le plus souvent par un partenaire intime. Pourtant, malgré la ratification de la Convention d’Istanbul par la Belgique en 2016, “l’impunité demeure et les violences persistent”, regrettent-ils.
À cela s’ajoute une médecine historiquement conçue pour les hommes, ignorant les spécificités des femmes et des personnes LGBTQIA+, entraînant des erreurs de diagnostic et un manque de soins adaptés: “La médecine a historiquement ignoré ou minimisé les besoins spécifiques des femmes, qu’il s’agisse de la santé reproductive, des douleurs menstruelles ou des violences sexuelles. De plus, les inégalités entre les femmes et les hommes peinent à être prises vraiment en considération dans les politiques de santé publique, dans le parcours de soin et durant les formations médicales. Selon les lieux et les contextes, ces inégalités peuvent s’avérer tantôt sous-évaluées, tantôt teintées de stéréotypes, et ont un impact sur la mortalité des femmes”.
Cet événement a également pour but de mettre en avant les revendications liées à l’accès à l’avortement sûr et légal, qui reste difficile en Europe où 20 millions de femmes en sont privées. La législation belge actuelle encadre par ailleurs encore l’IVG dans un cadre pénal, entravant sa reconnaissance comme un droit fondamental lié aux soins de santé. “Reconnaitre l’avortement comme un réel droit passe avant tout par son inscription dans un cadre législatif relatif aux soins de santé”, précisent encore les organisateurs.
Face à ces “injustices”, la Cycloparade Féministe appelle à l’action. Rendez-vous dès 11h pour un village associatif au pied du B3, suivi d’un départ collectif à 13h30.
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