L’abattage des 11 peupliers du Canada dans le parc de la Boverie a provoqué une certaine vague d’émoi parmi la population et de très nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, obligeant le bourgmestre à réagir hier, en réponse également à la carte blanche de Marcel Otte publiée dans le Vif/l’Express.
Monsieur Otte, professeur ordinaire émérite de Préhistoire à l’Université de Liège, a exprimé dans le magazine son avis à propos de cet abattage dans un article intitulé “Liège ou l’inversion des valeurs : la peur gagne contre la beauté”. Il y a fustigé l’attitude de la Ville de Liège, qui après s’être attaquée aux arbres du quai Marcellis, a abattu selon lui “des arbres intacts, depuis plusieurs siècles“, “sans avis préalable aux citoyens, ni d’enquête publique, travaux à vitesse élevée, efficaces, privés, organisés“, malgré “un avis négatif de la Commission Royale des Monuments et de Sites, ignoré bien entendu, une fois encore”. Parlant d'”obsession de dégrader l’art de vivre, entre les deux rivières“, il estimait en outre que “seule, l’entreprise dont les engins belliqueux s’étalent le long de la Dérivation semble y trouver son compte“.
Le maïeur, Willy Demeyer, a réagi par communiqué. Il y explique que contrairement à ce que monsieur Otte exprime, la Ville a investi massivement ces dernières années afin de mettre en valeur le parc public de la Boverie : construction de la passerelle “La Belle Liégeoise”, réhabilitation de la tour (cybernétique) Nicolas Schöffer et attention constante au remarquable espace paysager du parc.
Concernant les arbres abattus, une première taille d’accompagnement a été réalisée en 2006 dans l’objectif d’accompagner ces arbres dans leur vieillissement et de les maintenir le plus longtemps possible. Des ruptures de branches réapparaissant en 2013 (dont une tombant à quelques mètres à peine d’un corps des pompiers de Liège en plein exercice, NDLR), le Service de la Gestion forestière
a réalisé une réduction de la couronne des arbres afin de pouvoir les maintenir dans des conditions de sécurité acceptables. De nouvelles ruptures sont intervenues en 2015, le service a donc supprimé intégralement certaines charpentières. Ce qui n’a pas empêché de nouvelles ruptures en 2016. En 2017, durant l’été, un périmètre de sécurité déconseillant aux usagers du parc de se reposer au pied de ses arbres a dû être mis en place…
La décision d’abattre ces arbres, “jamais prise de gaîté de cœur” selon le bourgmestre, a donc été exécutée la semaine dernière, face au risque réel d’accident potentiellement mortel dans ce parc qui attire de plus en plus de monde aux beaux jours.
14 Chênes des marais de 8 à 10 mètres de haut seront replantés dès le début 2019. Cette espèce est, selon la Ville, particulièrement adaptée aux berges et cet alignement devrait prendre la relève pour un siècle ou deux. Mr Demeyer ajoute que la Ville plante chaque année plus de 350 arbres.
Les réseaux sociaux ont en tout cas montré que l’abattage d’arbres peut susciter de vives réactions émotionnelles et qu’une bonne communication à ce sujet est nécessaire…
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