Au mois d’octobre, tout était plié. Tant du côté des organisateurs qui commencèrent à mettre en vente leurs tickets pour l’édition 2020 que pour la Ville de Liège qui avait marqué son accord pour 5 ans et portait par la suite de 38.000€ à 200.000€ le subside direct octroyé au festival (la S.A. Les Ardentes).

C’est sur un vaste terrain de 20 hectares, en face du stade de foot du RFCL à Rocourt, entre la rue de la Tonne et la rue de l’Arbre Courte Joie, que les Ardentes 2020 doivent avoir lieu du 9 au 12 juillet. C’est, rappelons-le, en raison des travaux programmés autour des Halles des Foires que l’événement a dû quitter son site historique du parc Astrid à Coronmeuse.

Mais il y a une tuile. Et même deux: Léon Juprelle (75 ans) et son fils Pierre (52 ans). Ces agriculteurs qui exploitent depuis plus de 35 ans la parcelle de terrain convoitée n’entendent pas se faire éjecter comme des malpropres. Un papier en bonne et due forme leur donne en effet le droit, selon leur avocat, de continuer à cultiver des pommes de terre, du blé, des pois ou des betteraves là on l’on compte faire chanter des artistes venus en avion.

Résolus à ne pas se laisser faire, et n’acceptant pas de perdre un quart de leurs terres, ils attaquent devant la justice de paix le propriétaire du terrain, la Société Wallonne du Logement. « Ce n’est pas une question d’argent. Il s’agit de notre outil de travail ! Je ne comprends pas… il y a plein de terrains de libres un peu plus loin et on s’en prend à ceux que l’on cultive », regrette Léon Juprelle.

L’avocat des deux agriculteurs nous confirme qu’une première audience devant le tribunal a déjà eu lieu et qu’une autre est également prévue au mois de mai… soit à peine deux mois avant le début du festival. Et le jugement devrait même intervenir plus tard. D’ici-là, les deux hommes comptent bien rester et poursuivre leur activité sur le terrain de Rocourt.

Détail supplémentaire : un autre pot de terre tente de résister à la machine de fer des Ardentes. Pour permettre aux festivaliers de camper, un terrain est convoité juste à côté du Décathlon d’Alleur à qui il appartient. Or l’agriculteur qui cultive actuellement la parcelle, en accord avec le géant du sport, a déjà semé son blé qu’il ne récoltera qu’au mois d’août. « Si terrain est affecté à autre chose, je risque de perdre des subsides de la région wallonne », souligne Nestor Vignette pour qui, en plus, le manque à gagner représenterait aux alentours de 16.000€. Et de pester : « Il y a des terrains vides un peu partout, notamment sur la commune d’Ans. Mais on me dit que c’est trop loin. »


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