Marché Court Circuit, Petits Producteurs, magasins bio, … les points de vente proposant du bio et du local ouvrent au fil des mois. Une bonne nouvelle, puisqu’ils semblent répondre à une réelle demande des Liégeois pour ce type de produits. Ces derniers jours, le projet d’un magasin collaboratif en Outremeuse, une épicerie du genre rue Saint-Remy ou le prochain marché couvert bio “Halles Binète” à Sainte-Walburge confirent la tendance.
Mais au vu de ce succès grandissant, les producteurs locaux de fruits et légumes bio sont-ils capables de fournir tous les magasins existants? Le site web de La Ceinture Aliment-Terre Liégeoise (CATL) en répertorie une quinzaine autour de Liège, dans le triangle Landen-Durbuy-Aubel.
“A un moment, ça risque de coincer ou alors on risque de verser dans la monoculture bio intensive“, redoute Christian Jonet, le coordinateur de l’association. “Il faut que ça suive au niveau de la production mais, ce qui bloque, ce sont les perspectives de revenus des petits producteurs. L’un de nos maraîchers a interrogé ses collègues afin d’ évaluer leurs revenus respectifs… qui se situent entre 700 et 800€ par mois. C’est trop peu!” Il estime qu’une solution pourrait consister à engager ces maraîchers à temps partiel dans des magasins ou des points de vente afin qu’ils pussent “hybrider” leurs revenus. (Ce sera d’ailleurs le cas au sein du projet CREaFARM.) Les abonnements à l’année de leurs clients peuvent les aider aussi, tout comme des aides des pouvoirs publics.
Dans 5 ans, l’offre pourrait commencer à saturer
“Mais le véritable problème, c’est qu’on s’est habitués à payer notre nourriture trop bon marché, et que ça ne correspond plus à la valeur des choses“, résume François Oliver, responsable communication des magasins Les Petits Producreurs. “Cela étant, dans 5 à 10 ans, il faudra l’installation de producteurs supplémentaires pour répondre à la demande.” Sauf si des enseignes se mettent à tricher sur la provenance des produits.”
“Pour l’instant, certains cultivateurs vendent chez nous ou à des grossistes mais préfèrent les prix plus intéressants qu’on leur propose. On ne négocie pas et on compense nos faibles marges en vendant beaucoup, en aménageant les magasins le plus simplement possible et en proposant une gamme limitée”, explique-t-il.
Dans un monde idéal, les consommateurs accepteraient de payer leurs carottes un peu plus de 2€ le kilo pour une bonne alimentation locale, écologique et équitable.
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