On le sait, en raison des travaux programmés autour des Halles des Foires de Coronmeuse, le festival Les Ardentes devra déménager après une dernière édition en juillet sur son site historique, bordé de platanes, en bord de Meuse. Vendredi, les organisateurs ont donc fait une offre à prendre ou à laisser à la ville de Liège: la création d’un parc public qui pourrait les accueillir dès 2020, en face du stade de foot du RFCL. Exactement, à la limite de Rocourt, dans l’espace de 20 hectares situé entre la rue de la Tonne et la rue de l’Arbre Courte Joie.
Derrière leur proposition, la menace est claire: si elle n’est pas retenue, le festival au nom très liégeois pourrait trouver une terre d’accueil en dehors de la Cité ardente.
En contrepartie, les responsables du festival expliquent qu’un parking pourrait également y être aménagé pour le stade du RFCL et que les Rocourtois y disposeraient d’un nouveau lieu de détente, de jeux et de sports 361 jours par an… En échange de 4 jours de bruit et de nuisances pendant le festival. “Quatre jours? Mais c’est sans compter les jours de montage et de démontage“, s’étrangle un riverain. “En plus des problèmes qu’on rencontre déjà avec le football qui risquent encore de s’accroître.”
Par rapport à ce projet présenté à la Ville par voie de presse, et qui permettrait aux Ardentes de se développer sur un site plus vaste (et d’augmenter sa capacité d’accueil, de 30.000 à 60.000 festivaliers par jour contre 25.000 actuellement), les autorités communales n’ont pas encore souhaité réagir… attendant vraisemblablement de mesurer la température.
Les terrains convoités appartiennent à la ville de Liège et à la société wallonne du logement. Pour le moment, c’est un agriculteur qui les exploite en location.
Si le projet se concrétise, Gaëtan Servais et Fabrice Lamproye, les deux patrons de festival liégeois de musiques urbaines, bénéficieraient d’une dépense publique “sur commande” qui pourrait dépasser le million d’euros. (Il pourrait s’agir d’un partenariat public-privé dans lequel Les Ardentes investiraient en partie). Cela, alors qu’ils ont déjà “reçu” une salle de concert neuve sur mesure -Le Reflektor, place Xavier Neujean- financée par La Fédération Wallonie-Bruxelles et la Ville de Liège pour un coût total de 2.150.000 € et mise à leur disposition par la Ville moyennant un loyer que certains ont jugé très avantageux (3500€ par mois). Avec, en prime, un subside annuel de 40.000€ octroyé par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
La convention pour l’exploitation du Reflektor est signée avec l’asbl Festiv@Liège, l’association qui gère les Ardentes. Celle-ci reçoit aussi annuellement 89.000€ de subsides de la Ville de Liège pour son événement estival (42.000 € indirects et 47.000 € directs par l’intermédiaire d’une sprl) mais cumule, selon son dernier bilan publié en 2018, plus ou moins 500.000€ de pertes.
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