Malgré le fait que le consortium Tram’Ardent et les autorités wallonnes tardent annoncer le report de la date de mise en service du tram liégeois (on parle de 4 mois), les procédures avancent en parallèle pour la mise en œuvre des deux extensions entre Sclessin et Jemeppe, et entre Coronmeuse et Herstal Basse-Campagne -avec terminus provisoire à la place Licourt. Cela représente 5,8 km supplémentaires aux deux extrémités.

A Herstal, l’extension aura une longueur de 3,25 km et des aménagements sont également prévus à côté des rails. Ce qui sera appelé la “Low Line” aura pour but de devenir l’épine dorsale multimodale d’Herstal et se connectera au tram grâce à des axes de mobilité douce sécurisés. L’ensemble sera équipé de solutions inédites : bornes de recharges pour vélos et trottinettes, parkings sécurisés, éclairage intelligent et revêtement en panneaux photovoltaïques. L’infrastructure se connectera aussi aux différents RAVeLs proches.

La commission européenne avait donné son feu vert avec un subside de 105 millions à la clé pour les deux extensions. La Wallonie devra compléter le budget estimé aux alentours de 170 millions. Mais il y a une condition pour bénéficier des 105 millions de l’Europe: les travaux devront impérativement être bouclés en 2026. C’est chaud, en termes de délais! Et en cas de retard, c’est la Région wallonne qui devra mettre l’argent sur la table à la place de l’Europe.

Alors on avance vite. Trop vite, pour certains Herstaliens. (Le démarrage des travaux est prévu en octobre de cette année.) Et des comités de quartier d’Herstal, qui se plaignent de ne pas être suffisamment consultés ou de ne pas obtenir de réponses claires sur les aménagements prévus qui vont évidemment modifier leur cadre de vie, ont créé un collectif citoyen pour demander plus de démocratie participative. “Nous tenons à préciser que le collectif citoyen d’Herstal n’est en aucun cas opposé au projet malgré le constat des problèmes récurrents à Liège.(…) Les habitants d’Herstal déplorent le peu de temps qui leur est accordé lors des enquêtes publiques. Six semaines pour étudier la documentation et réagir au sujet de l’implantation d’un tel projet qui demande des années d’étude ? Cela revient à mettre les citoyens devant le fait accompli !“, pointent-ils.

Selon eux, la Ville d’Herstal ne communique que sur les aspects positifs du projet et pas sur les éventuels problèmes. Et de dénoncer “le nombre de ‘victimes collatérales’ de ces grands projets qui pourraient être épargnées si l’on dialoguait pour dégager des solutions équitables. Les “perdants” étant souvent des populations à petits revenus ou précarisées. (…) Certains bâtis anciens sont voués à disparaître et beaucoup d’habitants et de commerçants concernés ne sont pas informés des conséquences que la réalisation de ce masterplan implique. Le collectif souhaite aussi obtenir des aménagements de surface afin que ce projet s’articule au mieux avec la réalité de terrain des quartiers.”


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