L’impact supposé des confinements sur notre santé physique et mentale ne devrait pas infléchir la tendance. La faculté de psychologie, logopédie et sciences de l’éducation de l’université de Liège suscite un attrait croissant. Depuis la rentrée académique, elle compte en effet 200 étudiants en plus, ce qui représente une hausse assez significative qui confirme celle des trois années précédentes. “Nous avons gagné plus ou moins 600 étudiants sur trois ans et, en moins de 10 ans, le nombre d’étudiants inscrits dans notre faculté a doublé“, confirme le doyen Etienne Quertemont. Elle dénombre en effet actuellement 2600 inscrits alors qu’ils n’étaient que 1300 en 2012.
“Je donne cours dans un amphi pouvant contenir 850 personnes pour un cours de 1er BAC alors qu’ils n’étaient que 400 au début de ma carrière“, note le doyen pour illustrer les problèmes d’encadrement et d’organisation que ce succès engendre. Mais combien d’étudiants français dans ces cohortes, confrontés à des restrictions d’accès aux masters en sciences psychologiques dans leur pays (et bénéficiant d’un accès direct chez nous) ? “On en a eu un certains nombre mais il est à l’heure actuelle très limité dans la mesure où nous avons resserré assez fort les critères d’admission.”
Alors, comment expliquer cet engouement ? “Difficile de connaître les véritables raisons de cet attrait pour la psycho, que l’on constate également dans les autres universités francophones et flamandes” , répond Etienne Quertemont, qui avance toutefois quelques ébauches. Il y tout d’abord la loi qui, depuis 2016, limite la pratique de la psychothérapie aux seuls psychologues et médecins diplômés. L’examen d’entrée aux études de médecine suscite peut-être aussi des réorientations vers la filière “psycho”, qui reste dans le domaine paramédical. Et puis, sur la dernière décennie, pas mal de séries télé ont mis en scène des profilers et des psychologues cliniciens.
Quelles que soient les raisons avérées, “dans un monde en constante évolution, avec l’éclatement des structures traditionnelles de la société, la remise en question des valeurs et des références et la confrontation aux nouvelles technologies, il est de plus en plus nécessaire de former des acteurs capables de décoder les implications de ces évolutions sur l’humain, de lui permettre de se situer face à ces enjeux et de garder la maîtrise de son devenir dans un environnement sans cesse plus complexe“, soulignait le patron de la faculté dans son discours de rentrée.
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