Fin novembre, une demande de permis d’urbanisme était introduite par un habitant du haut du quartier du Laveu. L’homme souhaite installer, dans son jardin, une structure couverte de ± 20 m² (la demande indique 40 m²) destinée à l’élevage de canards. Une activité que Paul-Henry Fazius mène déjà sur son terrain situé rue Georges Antoine, à l’angle du boulevard Kleyer, avec une quarantaine de palmipèdes. Sous l’enseigne “Au canard de Cointe”, il vend d’ailleurs ses canards de Rouen, “race rustique reconnue pour la finesse de sa chair savoureuse”. A terme, il espère proposer aussi des cuisses confites et des rillettes.
La demande de permis ne réjouit pas certains de ses voisins, qui redoutent la capacité évoquée de 150 canards… potentiellement bruyants et odorants. “Depuis un an, le propriétaire des canards avance petit à petit pour créer son élevage, en se jouant d’un certain nombre de règles“, rage Florent Lahaye, un voisin dont le jardin a vue sur la petite ferme et qui a saisi la justice. “Il modifie son terrain sans permis, transforme son garage en hangar, abat des haies, des arbres et installe un abri plus grand que les 20 m² autorisés par le CoDT.”
De son côté, Paul-Henry Fazius estime qu’il dispose déjà d’une autorisation d’élevage jusqu’à 750 canards, limite en deçà de laquelle la Région wallonne exige simplement une déclaration à l’administration communale. Sans autre formalité. “C’est depuis la demande de permis pour l’abri couvert que ça part en vrille. Pourtant, ça ne dérange pas mes locataires. Si jamais je n’obtiens pas ce permis, je trouverai une autre solution“, prévient-il. “De toute façon, pour l’Afsca, c’est limité à 200 canards.”
Le 20 décembre, le collège communal a rendu un avis défavorable. “La pose d’une tente pour l’exploitation avicole n’est pas conforme à la destination de l’endroit, définie par le plan de secteur.(…) Le Collège n’a pas été amené à rendre de décision quant à l’élevage car celui-ci ne nécessite pas d’accord préalable. La possibilité d’élever autant de canards en zone urbaine pose question et le Collège s’interroge sur la pertinence de la législation à cet égard. C’est maintenant au fonctionnaire délégué de la Région wallonne de rendre une décision définitive dans les 30 jours, en s’inspirant de l’avis rendu par la Ville.” A l’échevinat de l’Urbanisme, on nous indique que cela reviendra ensuite sur la table du collège communal pour une décision définitive.
Le guerre des canards n’est pas terminée.
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