Samedi après-midi au centre-ville, en plus d’une manifestation “Still standing for culture” et d’un cortège de camions du secteur de l’événementiel, de brasseurs et de forains, se tenait une manifestation « Black lives matter » de quelques dizaines de personnes place Saint-Lambert. Cette manif, qui n’avait été ni interdite ni autorisée, visait à protester pacifiquement contre l’arrestation musclée par un policier et sa collègue, lundi passé, d’une aide-soignante faisant partie de la communauté congolaise liégeoise où elle est respectée.
Après avoir apporté son aide à une autre femme victime d’un malaise sur la place Saint-Lambert, celle-ci avait en effet été plaquée au sol par un inspecteur puis embarquée une fois l’ambulance partie, après avoir été menottée pour des raisons qui doivent encore être éclaircies. (Une autre dame qui filmait la scène et qui avait été menacée d’être emmenée au poste par un policier car elle refusait de donner sa carte d’identité n’a quant à elle pas été embarquée.)

“La police, voyant la fille noire courir, s’est précipitée sur elle et l’a plaquée au sol, genou sur elle comme Georges Floyd, en rappel à ce qui s’était passé aux États-Unis de triste mémoire“, relate la famille de l’aide-soignante, qui a déposé plainte. Une enquête est donc en cours mais la police et le bourgmestre, qui ne peuvent communiquer en détails pour cette raison, assurent néanmoins à demi-mot qu’ils disposent de preuves solides (des vidéos dans leur entièreté) permettant de disculper les policiers concernés de toute violence abusive.

Samedi, un dispositif policier important était prévu, avec une arroseuse en appui. A la fin de la manifestation, vers 15h30, au rond-point situé devant l’opéra, des individus ont renversé et agressé violemment un policier à moto qui, mis à terre et roué de coups, a été protégé ainsi que son collègue par des manifestants du secteur événementiel. Sans cette intervention citoyenne, ils auraient pu être plus grièvement atteints.

Entre 200 à 300 casseurs se sont alors subitement rassemblés dans les rues avoisinantes et ont commis des faits de pillage, vols et dégradations. Les groupes étaient organisés et fonctionnaient par petites grappes mobiles difficiles à contenir, d’autant qu’ils étaient entourés de badauds simplement venus faire leurs courses. Tout cela était programmé: “j’ai entendu l’un de mes élèves africains demander aux autres si ils allaient a la manif, et dire qu’ils seraient habillés pour ne pas que on les reconnaissent. Mon élève n’est pas un méchant ni agressif, il avait été excité par la communauté“, nous relate un prof liégeois. Mais selon la police, un certain nombre avait aussi fait le déplacement depuis la capitale voire même depuis la France.

L’objectif de nos policiers a d’abord été de protéger stoïquement les biens et les personnes et de rétablir l’ordre. 250 policiers (en plus des 120 déjà sur place ) et trois arroseuses appelées en renfort ont finalement réussi à disperser ces casseurs. 9 blessés ont été transportés à l’hôpital dont 5 policiers. D’autres policiers blessés plus légèrement sont restés sur le terrain aux côtés de leurs collègues“, indique la police. Une agente a eu la clavicule cassée.

Dix personnes âgées principalement de 20 à 30 ans, dont seuls quatre mineurs, ont été arrêtées pour le moment. 6 judiciairement et 4 administrativement. Mais un grand travail d’enquête vise à procéder à plusieurs autres interpellations dans les jours à venir. Parmi les personnes interpellées, trois sont clairement originaires de Liège.

(Photo: Jack Blum)


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