Samedi après-midi, un homme âgé de 80 ans quittait son home « L’air du temps », rue des Haisses à Chênée. Décrit comme désorienté, il a rapidement fait l’objet d’un avis de recherche diffusé par la police, dont les agents ont également effectué un porte-à-porte. Une heure après, l’homme était heureusement retrouvé sauf.

Mais, entretemps, un Be Alert avait été déclenché par la police de Liège, avec l’aval du bourgmestre. Les citoyens domiciliés à 1,5 km aux alentours du home ont reçu, sur leurs GSM et smartphones, le message suivant: “BE- Alert – Liège Monsieur MELUN a les cheveux gris courts. Demande de vérification de votre domicile pour détecter sa présence cave abri de jardin”

Certains ont cru à une blague. D’autres se sont inquiétés en comprenant mal la signification de cette notification sibylline. D’autant que certaines personnes, encore plus stressées par le message, ne se trouvaient pas à proximité de leur domicile à ce moment-là… lorsque d’autres ont reçu l’alerte le dimanche seulement.

Était-il indispensable d’utiliser un tel niveau d’alerte en la circonstance? “Ce n’est pas prévu dans l’utilisation de BE-Alert, normalement réservé à des situations d’urgence, des alertes de sécurité, des informations et des mesures de protection”, indique Thomas Gijs, porte-parole du centre de crise national, qui chapeaute le système. “Toutefois, l’outil est à disposition des communes et provinces, qui l’activent en autonomie.”

S’il est heureux de pouvoir retrouver (heureusement) une personne brièvement disparue, employer un tel outil en marge de son usage premier ne risque-t-il pas d’en compromettre la force?

Le chef de cabinet du bourgmestre, Marc Minet considère, lui, que c’était justifié. “Il faisait froid et la police estimait que la personne était en danger et qu’il fallait la retrouver avant la nuit en raison d’un risque d’hypothermie.” Et d’assurer que d’autres BE-Alert du même type pourraient encore être lancés à l’avenir. Voire même dans le cas de la recherche de criminels. “Même si l’idée n’est pas de sonner le tocsin tous les jours.”

A la police de Liège, où l’on souligne l’intérêt du système lorsqu’il s’agit de toucher très géographiquement un quartier, on estime cependant qu’en cas de recherche d’un criminel, il existe un risque de créer une certaine panique.
Tout cela sera donc probablement rediscuté entre les différents responsables.


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