La société bosniaque BUK, entièrement détenue par l’entreprise liégeoise Green Invest, exploite une petite centrale hydroélectrique et prévoit d’en construire deux autres sur la rivière Kasindolska. Au début de l’année, BUK a intenté trois procès en diffamation contre deux militantes qui contestent les permis environnementaux accordés à l’entreprise et qui exprimé publiquement leurs inquiétudes quant aux “dégâts irréparables” que pourraient subir la rivière et l’écosystème environnant.
BUK réclame 7.500 euros de dommages et intérêts et menace Sunčica Kovačević et Sara Tuševljak de nouvelles actions en justice si elles s’entêtent à évoquer publiquement la question.
Un procès que l’organisation internationale de défense des droits de l’homme Amnesty International a qualifié de « poursuite-bâillon», à savoir des recours agressifs et disproportionnés et une manœuvre flagrante visant à exploiter le pouvoir économique et politique de l’entreprise pour museler les militantes. “Green Invest et sa filiale en Bosnie doivent abandonner ces poursuites sur-le-champ et permettre à tous de discuter librement de l’impact des centrales hydroélectriques sur le secteur. Les autorités en Bosnie-Herzégovine doivent garantir un environnement sûr et favorable au sein duquel les militant·e·s écologistes pourront exprimer leurs préoccupations sans craindre de représailles juridiques, notamment en protégeant militant·e·s et journalistes contre ce détournement problématique de la loi “, a déclaré Eve Geddie directrice du Bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes sur le site web de l’ONG.
“Une turbine de 1 mégawatt, ce n’est pas grand chose. Cela représente une infrastructure de 7 mètres sur sept“, se défend Emmanuel Berryer, cofondateur et CEO de Green Invest, que nous avons contacté. “C’est plus un problème Nimby et un contexte de conflit familial qu’une grande cause environnementale. On fait bien les choses et nous ne sommes pas des apparatchiks corrompus! Cette histoire est un scandale pour nous, qui nous fait perdre un temps de fou pour rien. Ca se résume à ça.“
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