Au conseil communal de mardi soir, l’opposition était vent debout contre la nouvelle implantation du festival dans le quartier de Rocourt et le subside de 340.000 € qui vont être accordés cette année aux Ardentes. Car en plus de la subvention directe opérateur d’un montant de 180.000€, les organisateurs se voient gratifiés d’un bonus, soit une subvention indirecte opérateur d’un montant estimatif de 159.960,92 €, pour un total de 340.000€. De quoi satisfaire l’équipe qui, en 2020, avait demandé des aides financières publiques en cas d’annulation ou de report.
Outre les craintes de nuisances sonores, la limitation problématique de déplacement pour les riverains et l’inaccessibilité du nouveau site (où il est aussi question de stationnement par la suite de véhicules le jour des matchs du Royal Football Club de Liège), les critiques ont été multiples.
Cela a commencé avec Guy Krettels (Vert Ardent) qui parle d’un agenda caché du collège communal méprisant les procédures démocratiques. “Si on fait le total des subsides reçus depuis le début de la législature, cela fait presque 1 million“, a souligné le conseiller qui a totalisé 940.000€. “On évaluera par après les éventuelles nuisances en matière de bruit ou de sécurité. Mais est-ce que, en cas de gros problème, est-ce que la convention pourrait ne pas être renouvelée? Le cheminement carrossable et d’autres importantes surfaces en dur aménagés pour la durée du festival sont-ils réversibles? On peut en douter.” Les organisateurs sont invités à aménager un parc sur le terrain, en compensation de leur occupation. “Mais les Ardentes, experts en aménagements de parcs… cela n’apparaît pas dans leur objet social. Quelles sont leurs compétences, quel est leur projet pour cet espace les autres mois de l’année? Le projet va-t-il exclure un projet d’agriculture bio ? Et pourquoi vont-ils clôturer ce qui devrait devenir un parc?”
De son côté, François Schreuer (Vega) était particulièrement remonté: “On est en dehors de tout cadre, de toute légalité, de tout fonctionnement normal d’un service public. On fait de l’urbanisme en dehors du droit de l’urbanisme. Aménager un parc requiert normalement un certain nombre de procédures: enquête publique, permis d’urbanisme, débat démocratique… Ici, pas du tout. Et cela, sur des terrains destinés au logement social alors qu’on passe son temps à nous dire qu’on a des soucis pour construire des logements sociaux“, a-t-il asséné. Et d’ajouter: “C’est les Ardentes, on peut se permettre tout ce qu’on veut!”
Pour le PTB, Céline Fassotte a rappelé que les subsides octroyés le sont à une société privée, la S.A. Les Ardentes, détenue à 49% par un groupe privé français, holding fondée par le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière. “C’est scandaleux lorsqu’on sait les difficultés auxquelles sont confrontées nombre de petites structures culturelles de notre ville.”
Julien Etienne, des Engagés, a abondé dans ce sens, critiquant le fait que l’aide est de l’argent directement versé à une société dont l’objectif est de faire du chiffre et qu’il ne s’agit pas seulement d’une aide matérielle de la Ville.
Le bourgmestre, absent, n’a pas répondu à toute ces questions ou remarques. Finalement, un vote nominatif a été demandé par plusieurs groupes et le subside controversé a finalement été voté à 6 voix près (24 pour et 18 contre).
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