Ce mercredi 25 mars, Sarah Schlitz a effectué une visite au centre fermé de Vottem dans le cadre de la mission de contrôle parlementaire qui incombe aux membres de la Chambre des représentants mais l’accès à la structure lui a été refusé.
Cette visite faisait suite notamment à la découverte d’un cas de Covid-19 chez l’un des détenus et l’absence de toute réponse aux questions posées par téléphone par la députée à propos des mesures mises en place à l’échelle du centre.
Les visites par les ONG étant suspendues, les membres de la Chambre et du Sénat restent à ce jour les seules personnes extérieures encore autorisées à entrer dans les centres pour en contrôler le fonctionnement.
Après avoir annoncé sa visite par téléphone, la députée dit s’être rendue au centre fermé de Vottem mercredi dernier, 25 mars, à 16h.
“En l’absence du directeur du centre pour cause de maladie, j’ai été reçue par le directeur de la sécurité. Celui-ci m’annonce d’emblée qu’en raison de consignes données par l’Office des étrangers, il ne me sera pas permis de visiter le centre fermé“, raconte-t-elle sur son blog internet. “Il m’explique avoir reçu cette consigne lorsqu’il a contacté l’Office des étrangers suite à mon appel pour annoncer mon arrivée. Il ajoute que c’est très compliqué de faire respecter les règles de distanciation par les détenus, et qu’ils seraient encore moins en mesure de les faire respecter en ma présence.”
“Malgré le fait que j’avais prévu un équipement de protection (masques, gants, gel hydroalcoolique) et que je m’engageais à respecter les mesures de distanciation sociale avec tous les détenus et les travailleurs, l’accès aux ailes de détention m’a été refusé.(…) Pourtant, l’article 42 de l’Arrêté royal du 2 août 2002 sur le fonctionnement des centres fermés prévoit bien que ‘les membres de la Chambre des Représentants et du Sénat ont toujours accès au centre de huit à dix-neuf heures, après qu’ils se soient clairement fait connaître en tant que tel’ (je souligne).”
Sarah Schlitz se dit inquiète car plus aucun contrôle n’est exercé sur les conditions de détention dans ce centre fermé. “Ce refus d’accès est particulièrement inquiétant. Il constitue d’abord une violation flagrante de l’Arrêté royal, qui ne prévoit aucune exception au droit de visite des parlementaires. (…) Autant le Parlement que les juridictions qui ont pour mission le contrôle de la détention ne disposent donc d’aucune information sur la situation dans les centres, si ce n’est celles que l’Office des étrangers accepte de délivrer. Il n’y a plus aucun moyen de vérifier ces informations, ni d’obtenir les informations que l’Office refuse de donner.”
Il y a actuellement 48 détenus au centre fermé de Vottem.
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