À 73 ans, sa passion pour le blues reste intacte. Même s’il avoue être un peu fatigué de tenir le rythme sans pouvoir être davantage soutenu par davantage de subsides et d’aides qui pourraient en découler. Avocat pendant 35 ans, Jean-Paul Brilmaker a toujours été attiré par ce genre musical. Dès ses premiers pas dans le monde professionnel, il organisait des concerts de blues, révélant ainsi sa passion innée pour cette musique envoûtante. En janvier 2011, il a pris l’initiative d’ouvrir le Blues-sphère, mais ce n’est qu’en août 2012 qu’il a trouvé un lieu propice pour concrétiser son projet rue Surlet, après avoir transité par le Hangar ou le Trianon.
Travaillant bénévolement, il se résout à arrêter les activités à la mi-juin, faute de moyens et de relève. Mais le lieu devrait toutefois être repris par un organisme associatif fonctionnant par réseaux et qui y poursuivrait une activité de type musical avec des événements. “J’espère pouvoir continuer à y insérer de façon hebdomadaire l’école de blues et les jams de blues“, glisse-t-il.
Le Blues-sphère a été un lieu de rencontres musicales inoubliables. Avec plus de 1700 événements organisés et plus de 3500 artistes ayant foulé ses planches, il a contribué à faire découvrir et apprécier le véritable blues. Jean-Paul Brilmaker insiste sur l’importance de préserver cette musique authentique, souvent délaissée au profit de reprises commerciales. Son école de blues a été un tremplin pour de nombreux artistes en herbe. La fin de cette aventure signifie également la fin d’une institution qui a façonné nombre de musiciens.
Son meilleur souvenir ? ” Il y en a un qui va revenir ce 21 mars, c’est Toronzo Cannon. L’homme est une vedette parmi les vedettes du blues qui jouera avec son orchestre américain. La première fois qu’il était venu il y a 6 ans, on avait tous été soufflés par la qualité musicale, la voix très puissante, la présence scénique du personnage l’originalité de ses compositions, le bon jeu de guitare et de l’ensemble du groupe. Maintenant qu’il est encore plus connu, c’est exceptionnel qu’il accepte de revenir. Le blues c’est aussi une une émotion très forte qui est liée au contexte historique et social des Noirs américains, ce qu’ils ont vécu et comment ils le traduisent. On a créé le Blues Sphère pour les inviter! D’ailleurs, leur situation actuelle n’est pas nécessairement plus brillante actuellement. Ils éprouvent toujours plus de difficultés que les bluesmen Blancs.”
Malgré les difficultés, Jean-Paul Brilmaker n’est pas forcément pessimiste quant à l’avenir du blues à Liège, même si certains musiciens sont catastrophés de voir un lieu en moins s’ajoutant à ceux qui ferment. Des discussions sont donc en cours pour la reprise du lieu, même si la boîte telle qu’on la connaît prendra fin les 14 et 15 juin avec un dernier concert de l’école ce blues. C’est une page qui se tourne, mais l’héritage du Blues-sphère continuera de résonner dans le cœur des passionnés de musique.
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