“En réalité, cela fait quatre ou cinq ans que je suis ouvert aux propositions de reprise et je n’avais pas précipité parce que je m’y amuse encore bien. Mais là je viens d’atteindre l’âge de la retraite et j’ai envie de pouvoir faire des fêtes le week-end, tondre ma pelouse…“, lance le truculent patron du Café Lequet, entre le sérieux et la plaisanterie. Mais la réalité est là: à 65 ans il veut raccrocher. C’est en 1992 qu’il reprenait au précédent propriétaire l’établissement du quai sur Meuse auquel il avait donné son nom, pour en faire l’institution liégeoise réputée pour ses boulets-frites et son ambiance tumultueuse… surtout les dimanches bondés à midi, jour du marché de la Batte. La partie café avait été abandonnée pour ne faire plus que restaurant.
Un caractère
Cinq ans après son frère qui avait remis la Taverne Saint-Paul pour les mêmes raison, Guy Stockis, qui possède également le bâtiment, précise que le seul le fonds de commerce est à vendre. En réalité, il tient l’affaire avec sa sœur Marie-Hortense (aux manettes d’un second établissement à Visé). Avant cela, Guy Stockis avait tenu le Chevillard, un restaurant lui aussi bien connu à l’époque, en face de l’abattoir de Droixhe.
Une condition est clairement énoncée pour les personnes intéressées par la reprise pour qui les infos sont à venir prendre sur place: la décoration surannée, qui fait l’âme du lieu, doit être conservée! Des années de vie. “Le plafond a été repeint à la Marlboro et à la Johnson sans filtre (des marques de cigarettes, ndlr)“, rappelle celui qui avait été fait citoyen d’honneur de la ville de Liège en 2016. Et les souvenirs abondent pour cet homme qui, avec son ineffable caractère, place côte à côte à ses tables accolées façon cantine les célébrités, les anonymes et les touristes. Sans chichis. “Il y a une semaine, on a eu la bande des stars 80: Sabrina, Patrick Hernandez, Plastic Bertrand,…“, raconte-t-il photos à l’appui. “Et mon souvenir le plus marquant, parmi tant d’autres, c’est celui de l’actrice Française Jeanne Moreau qui s’était arrêtée devant chez nous en voiture uniquement pour goûter une assiette de frites.”
Bref, Guillaume Stockis vend vraiment son commerce, c’est décidé. Mais, au fond de lui, on sent qu’il aurait encore bien continué quelques années…
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