Après plusieurs années de controverses et d’incertitudes, l’Eros Center ne verra finalement pas le jour à Seraing. Une action menée auprès de la justice liégeoise et intentée par une association féministe – le Conseil des femmes francophones de Belgique (CFFB)- a finalement eu raison du projet.
Pourtant, l’ancien bourgmestre de la Ville, Alain Mathot, a toujours mis un point d’honneur à défendre le projet en soulignant que la structure était un excellent moyen d’encadrer la prostitution et d’en faciliter son contrôle sur le territoire sérésien. Un avis partagé par la gestionnaire du projet (également administratrice déléguée de l’ASBL Geces chargée de la gestion de l’Eros), Alexandra Paparelli, et le nouveau bourgmestre, Francis Bekaert.
Si l’inauguration de l’Eros Center était normalement prévue pour l’ultime trimestre de 2016, les travaux ont finalement pris du retard suite à des problèmes administratifs liés à l’éthique. Le début du chantier avait donc été repoussé au printemps 2018 mais n’a tout de même pas eu lieu. Et pour cause, les 160 travailleuses des 80 salons de la rue Marnix n’auront finalement pas la possibilité d’être hébergées par le Centre de Prostitution Encadrée. La Ville de Seraing et l’ASBL Geces ont été dans l’obligation d’abandonner leur projet. « J’insiste sur le fait que nous ne nous détournons pas du problème au profit d’une cause meilleure. A aucun moment, jusqu’à aujourd’hui, nous n’avions envisagé d’arrêter », commente Alexandra Paparelli. Contraints de stopper le développement de l’Eros Center suite à une action en justice intentée par une association féministe, la Ville de Seraing reste convaincue du bien-fondé du projet tel qu’il avait été envisagé au départ.
A présent, l’heure est à la réflexion quant à l’avenir de la prostitution sur le territoire. Celui-ci semble d’ailleurs compromis tant les installations actuelles sont dans un bien mauvais état. Le sort qui sera réservé aux salons de la rue Marnix fera donc l’objet d’une discussion au sein d’un conseil communal prochain.
Sir Facebook, UTSOPI, un collectif de travailleuses et travailleurs du sexe en Belgique, a réagi par rapport à la position de l’association féministe qui a tué le projet et à qui il reproche de pousser à la clandestinité: “Les « féministes » du CFFB se disent ‘abolitionnistes’. En fait, c’est une vraie prohibition, une chasse aux putes, qu’elles organisent. Ces ‘féministes’ font un amalgame absurde entre la traite des êtres humains – qu’UTSOPI et toutes les associations de terrain combattent fermement – et la prostitution librement consentie.”
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