Il y a pile 3 ans, le secteur « Musique » de la Province de Liège quittait ses anciens locaux des Chiroux, pour s’installer dans une partie des bureaux de la nouvelle salle de concerts de l’OM entièrement rénovée à Seraing. “Ceci, avec le double objectif de compléter l’offre existante, tout en élargissant le spectre des publics, depuis l’amateur de concerts jusqu’au musicien professionnel”, expliquait alors le député provincial président (PS) Luc Gillard.
Aujourd’hui, il semble que c’est par rapport à ce niveau professionnel que le bât blesse. En effet, en investissant son nouvel espace, le projet Sphères Sonores (appellation du pôle musique de la Province de Liège, qui a pour mission de soutenir les musiciens, les opérateurs culturels et les amateurs de musique) inaugurait un tout nouveau studio d’enregistrement… de niveau professionnel donc. “Un investissement de 745.000 € a été consenti afin de moderniser l’équipement du studio. Une régie et quatre ‘rooms’ équipées de matériel de pointe assurent les meilleures conditions pour l’enregistrement des voix et des divers instruments, tandis qu’un système de caméra sera prochainement installé afin de permettre les captations en direct dans ce superbe outil à destination des artistes liégeois“, indiquait alors la structure. Tout en parlant d’un studio et de techniciens pros.
Or, comme le spécifie le site web de la Province, tout le monde peut louer ce fameux studio à titre privé (avec les services de l’ingénieur du son du studio) pour 35 euros/heure. hors TVA(21%) les 14 premières heures et 28 euros/h. hors TVA (21%) les heures suivantes pour le même projet au cours d’une même année civile. La notion de “projet” permettant à de même musiciens d’en profiter plusieurs fois si c’est sous couvert de noms de groupes différents.
“Ce sont des prix dérisoires par rapport à l’importance de cette structure haut de gamme“, peste actuellement un collectif d’ingénieurs du son professionnels travaillant sur le territoire de la province de Liège.”Les équipements du studio provincial étant absolument délirants, aucun studio privé en Wallonie ne dispose d’un tel équipement.” Depuis deux ans, il interpelle la Province de Liège, estimant que son studio “engendre une concurrence déloyale vis à vis leurs studios d’enregistrement, qui bien que plus petits sont obligés de pratiquer des prix supérieurs à ceux de la Province sous peine de faire faillite rapidement“. Depuis deux ans la Province ferait lanterner ces ingénieurs du son mécontents, sans vouloir proposer de solution valable, pointe Philippe Libois, du studio d’enregistrement CLIMAX, à Liège.
Faute d’être entendu par les autorités provinciales par rapport à sa demande de réserver l’utilisation du studio uniquement aux amateurs (le député-président Luc Gillard et aussi Gilles Peeters, responsable du secteur musique sont visés), le collectif annonce qu’il a déposé, au mois d’avril, une plainte auprès des services de la concurrence déloyale. Et, à l’approche des élections provinciales d’octobre, il cherche à monter le son, pour se faire davantage entendre.
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