Au départ, c’est un article de La Meuse publié au début du mois annonçant qu’une nouvelle boutique allait ouvrir rue du Mouton Blanc et proposer des produits des artisans locaux, dont les fameuses tartes de Tancrémont. Les porteurs du projet partent notamment du constat qu’il faut faire plusieurs kilomètres en direction de Verviers pour se procurer ces tartes un peu costaudes, dont la réputation fait notamment le bonheur des promeneurs du week-end.
Quelques jours plus tard, la RTBF se laissait emmener dans le marigot de la promo commerciale en publiant cette même info sur son site web. Avec un retentissement décuplé, générant des centaines de commentaires et de partages. Mais entretemps, la pâtisserie-restaurant bien connue, qui vend à Tancrémont les grandes tartes artisanales (au lait de ferme pour celles au riz) pour 8 à 12 personnes, avait réagi sur Facebook en expliquant qu’elle n’avait aucun partenariat avec le nouveau commerce liégeois et que leurs produits ne seraient jamais vendus ailleurs. “Les tartes vendues à Liège sont celles du Péché Mignon (installé à Tancrémont)“, précise dans la foulée la RTBF. C’est que, comme il n’existe pas appellation d’origine protégée édictant des méthodes de fabrication précises et un savoir-faire reconnu, toutes les tartes (les meilleures comme les pires) peuvent s’appeler “tartes de Tancrémont”.
Mais est-ce bien l’esprit des produits locaux que de transporter quotidiennement des pâtisseries en camionnette sur un trajet d’une trentaine de kilomètres, alors que des maisons liégeoises proposent d’excellentes tartes fabriquées au centre de la Cité ardente? Quand l’origine n’est pas un gage de qualité, autant soutenir les artisans liégeois qui cultivent savoir-faire, tradition et qualité. Chez Dolci’s (rue du Palais), par exemple, où les grandes tartes généreuses sont bien connues des amateurs. Mais aussi l’excellent Leboutte (rue Buisseret, quartier Fragnée), l’Amicale des boulangers (St Léonard), Eggenols, Chez Blanche, Stoffels,…
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