A l’origine, il s’agissait d’une œuvre temporaire en bitume dans le cadre d’une grande exposition d’art public en 2006 organisée par Laurent Jacob, responsable de l’asbl d’art contemporain “Espace 251 Nord” . La réalisation du projet de 14 m de large ayant demandé plusieurs jours de travail à des escaladeurs bruxellois, l’idée de fournir le même effort et la même dépense pour l’effacer au terme de l’événement avait été abandonnée.
“Depuis, elle a fait son chemin, même si elle a failli disparaître lors de la rénovation de la Cité administrative sur la façade de laquelle elle a été peinte. Mais le bureau d’étude qui a remporté le marché m’avait consulté. J’ai proposé de la conserver et de la réinterpréter avec des surfaces photovoltaïques“, nous raconte Nicolas Kozakis, son auteur liégeois, professeur aux Beaux-Arts rue des Anglais.
D’origine grecque et passionné à ce moment-là par les miniatures réalisées par des moines orthodoxes représentant des grottes de la Nativité, il a utilisé un contour de l’une d’entre elles (« Nativité » 16ème siècle- icône à l’institut hellénique à Venise du peintre Michel Damaskinos) pour créer son œuvre. “Ça avait sa place sur un bâtiment où tous les Liégeois vont déclarer les naissances de leurs enfants. Mais au-delà de cet aspect représentatif formel, il y a également un geste énigmatique. C’est fait pour que l’on se demande de quoi il s’agit, pour qu’on essaie d’interpréter cette forme et que chacun y cherche sa propre signification. Je trouvais intéressant de voir comment cela pouvait résonner au niveau populaire et créer de la discussion entre les personnes“, complète l’artiste.
Selon la volonté de son concepteur, la “tache” étonnera donc encore pendant quelques années.
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