Il y a une semaine, les 24 bourgmestres de l’arrondissement de Liège ont décidé de mettre en place une stratégie “permettant aux 625.000 Liégeois.e.s de posséder chacun.e deux masques réutilisables et lavables à haute température.” Il s’agit de 1.300.000 masques, dont 950.000 ont été commandés à divers fournisseurs. (L’entreprise liégeoise J&JOY en fabriquera un million, qui seront partiellement fournis dans ce cadre.) Pour les 350.000 restants, les bourgmestres -dont celui de Liège- lancent un appel aux couturiers et aux couturières solidaires, autrement dit à des bénévoles.

Cet appel à coudre gratuitement fait bondir certaines petites couturières indépendantes qui -comme d’autres métiers- auraient bien besoin de travail en ces temps de confinement difficiles. “Comme mes collègues travailleuses du textile , couturières , costumières…, je suis scandalisée , voir blessée, par rapport à cet appel à fabrication de masques bénévole, ‘solidaire’, et à ce peu de considération pour notre métier qui est avant tout un artisanat“, ose Marianne, l’une d’entre elles. Trouvant injuste que les couturières qui vendent leurs masques 4 ou 5€, via leurs réseaux, se fassent étriller sur le web. Et que personne ne les défende.

Et de poser la question: pourquoi les communes ne commandent-elles pas ces masques à de petit(e)s indépendant(e)s de la région, réalisant un travail de qualité ?
A la Ville de Liège, la réponse tient en deux aspects. “Nous avions beaucoup de demandes de personnes qui voulaient se rendre utiles et mettre à profit leur savoir-faire en couture, en aidant notamment à la confection de masques. Il était important d’impliquer la population dans ce dispositif de prévention collectif où tout le monde doit se sentir concerné“, nous explique Laurence Comminette, porte-parole du bourgmestre. Qui assure que des contrôles seront effectués pour vérifier la qualité des masques qui seront cousus par les bénévoles, sans toutefois préciser comment et par qui ils seront inspectés. “N”oublions pas que l’objectif est simplement de retenir les postillons, sans pour autant se dispenser des gestes barrière“, resitue la porte-parole.

Reste les problèmes administratifs et budgétaires: “C’est compliqué en termes de procédures de marchés publics… auxquels l’asbl Liège Métropole, liée aux communes, est soumise. Cela demanderait une mise en concurrence et beaucoup de formalités pour un grand nombre de petits prestataires disséminés dans 24 entités. Enfin, le peu de trésorerie dont notre association disposait a servi pour les commandes aux entreprises ainsi qu’à l’achat de tissu et de fournitures. 900.000 masques à 2€ pièce TVAC, cela représente déjà un fameux budget.


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