Le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer (PS) a été entendu vendredi par la commission inondations du parlement wallon, au même titre que sa première échevine Christine Defraigne (MR), qui l’a suppléé le 15 juillet. Ils ont raconté la situation telle qu’ils l’ont vécue le 14 juillet dernier lors des inondations.
“Mercredi en fin de matinée, on nous a prévenus que les travaux en cours au pont-barrage de l’Île Monsin pourraient freiner l’évacuation des eaux de la Meuse.” La capacité de la structure était en effet de 1.800m³/seconde alors qu’il était annoncé 2.000 m³/seconde d’eau. “La Meuse allait donc déborder et comme le pic était annoncé pour le jeudi en fin de journée, on a envisagé sérieusement d’avoir recours aux explosifs pour faire sauter le pont-barrage et sauver le centre de Liège”, a raconté Willy Demeyer.
Une idée qui sera finalement abandonnée, compte-tenu des risques: le dynamitage allait prendre du temps à s’organiser, mettre en danger l’alimentation électrique des stations de pompage de l’AIDE, condamner la navigation de la Meuse pour des mois et menacer d’inondation les communes situées plus en aval (Herstal, Visé, etc).
Au moment des faits, le pont-barrage était en cours de rénovation. “Normalement, seuls deux portiques sur les six auraient dû être en travaux mais l’entreprise n’avait pas su travailler en 2020 suite à la crise sanitaire et elle rattrapait son retard en 2021 en travaillant sur quatre portiques”, a ajouté le bourgmestre. Une situation qui devient vite impossible à gérer, c’est pourquoi le chantier a été démonté pendant la nuit puis inondé jeudi matin à l’ouverture des portiques: seule une porte sur six est restée fermée pour protéger une immense grue qui menaçait de tomber sur les câbles à haute tension de la centrale voisine, ce qui aurait privé Liège et les stations de pompage d’électricité. Au pic de la crue le jeudi midi, ce sont 3.300 m³ d’eau par seconde qui sont passés au pont-barrage de l’Île Monsin.
Interrogé sur son absence lors des événements le 14 juillet au soir pour accompagner une compagnie théâtrale liégeoise à Avignon, le bourgmestre s’est aussi défendu: “C’était un voyage de quelques jours programmé de longue date. Si j’avais eu des informations plus précises concernant la situation de l’Ourthe, je ne serais pas parti. J’avais demandé à Mme Defraigne d’assumer la fonction de bourgmestre du 14 à minuit jusqu’au 19 à minuit. La continuité du service était donc assurée”, a-t-il répondu. Et d’ajouter: “J’ai passé beaucoup de temps au téléphone, je n’étais pas en terrasse à Avignon. Au vu de l’évolution, je suis rentré le plus vite possible, le 16, et j’ai repris mes fonctions”.
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