Les automobilistes ne l’ignorent pas, les voyant louvoyer dans les embouteillages nombreux comme les croustillons en ce début d’automne. Les cyclistes sont de plus en plus nombreux au centre-ville. Selon le Gracq Liège, leur nombre a doublé et même triplé en 4 ans. Leur comptage n’avait pas eu lieu en 2020, à cause des restrictions de déplacements. Mais ceux effectués par l’association à 18 endroits, entre 2013 et 2019, avaient montré une augmentation de plus de 350 % en 6 ans (de 500 à près de 1.900).
S’il y a davantage de cyclistes, l’on pourrait en déduire que le nombre d’accidents impliquant des personnes à bicyclette augmente lui aussi. Surtout avec l’essor des vélos électriques. Selon des chiffres pointés par le Vif 46% des Wallons affirment d’ailleurs avoir déjà chuté en pédalant (contre 26% en Flandre).
Mais sur base des chiffres (bien catégorisés) de la police de Liège, il n’y a pourtant pas de hausse marquée des accidents concernant des cyclistes avec n’importe quel autre véhicule. Sur une période allant du 7 janvier au 6 octobre -afin de pouvoir prendre en compte les chiffres actuels de 2021- on en dénombre 80 en 2017, 85 en 2018, 76 en 2019, 102 en 2020 et 77 en 2021.
La hausse observée en 2020 pourrait s’expliquer par le fait que de nouveaux utilisateurs de deux-roues, pendant les périodes de télétravail ou de restrictions Covid, ne s’étaient pas encore fait la main.
Pour le Gracq, il ne faut pas oublier que ces chiffres ne reflètent pas la réalité puisque de nombreux accidents ne font pas l’objet de plaintes en bonne et due forme. Mais toutes choses égales par ailleurs, c’est surtout la typologie des accidents qui est alarmante. “On observe des conflits avec des automobilistes, comme au mois de juillet où un automobiliste avait volontairement renversé un cycliste qui lui reprochait d’être stationné sur la bande réservée pour les vélos. Il y a aussi des accidents entre cyclistes et piétons dans les zones mixtes comme sur le boulevard Frère-Orban“, relève Serge Seron. “Finalement la crainte vient moins des automobilistes, dans une circulation qui est très relativement lente, surtout dans le contexte des travaux actuels.”
Et de souligner que si les espaces partagés sont accidentogènes dans les zones mixtes, ils le sont davantage encore avec les trottinettes électriques qui ont surgi dans le paysage. Mais toujours selon les chiffres de la police, les accidents impliquant des usagers faibles (hors piétons) n’ont pas non plus véritablement augmenté (autour de 180 par an). Et, fort heureusement, aucun décès n’est à déplorer jusqu’à lors. Pourtant, avec le manque de prudence et de protections de certains, sur des routes liégeoise pleines d’accrocs…
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