C’est une véritable prouesse technologique que vient de réaliser le CSL, le centre spatial de Liège, dont les locaux sont situés non loin de la côté du Sart-Tilman. Une équipe de chercheurs a en effet mis au point une méthode qui permet d’identifier les origines de la lumière parasite sur les télescopes spatiaux, ce qui va notamment aider à l’acquisition d’images spatiales encore plus fines.

Les appareils spatiaux permettent aujourd’hui d’observer l’univers ou la Terre de manière plus précise et voient de plus en plus loin. Un phénomène limite toutefois leurs performances et empêche d’obtenir une image nette: la lumière parasite. Elle se traduit par une réflexion lumineuse qui endommage la qualité des images et crée du flou, comme le montre cette capture d’écran.

Lumière parasite

Lumière parasite

Jusqu’alors, lors du développement du télescope, il restait difficile de savoir à l’avance si oui ou non l’appareil allait présenter une sensibilité au phénomène. Quand c’était le cas, les ingénieurs devaient revoir leurs calculs, ce qui entraînait des retards dans leur mise en service.

Des chercheurs du centre spatial de Liège, en collaboration avec l’Université de Strasbourg, sont parvenus à résoudre ce problème et ont mis au point une méthode qu’ils qualifient de révolutionnaire et qui repose sur l’utilisation d’un laser pulsé femto-seconde qui envoie des faisceaux lumineux pour éclairer le télescope. “Les rayons de lumière parasite empruntent dans le télescope des chemins optiques différents des rayons qui forment l’image”, explique Lionel Clermont, expert en systèmes optiques spatiaux et en lumière parasite au CSL. “En utilisant un détecteur ultra-rapide, nous mesurons l’image et les différents effets de lumières parasites à différents instants. En plus de cette décomposition, nous pouvons identifier chacun des contributeurs à l’aide de leurs temps d’arrivées, qui est directement relié au chemin optique et donc connaître l’origine du problème.”

L’efficacité de la méthode a été publiée dans un article de la revue Scientific Reports.

“Un grand intérêt nous a déjà été manifesté de la part de l’ESA, l’Agence Spatiale Européenne, et d’industriels du secteur spatial”, s’est réjoui de son côté Marc Georges, co-auteur de l’étude. “Cette méthode répond en effet à un problème urgent qui était sans réponse jusqu’à présent”. Une application industrielle est déjà programmée.

L. Cavenati


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