Cela s’est déroulé aux Guillemins vendredi 10 juin vers onze heures et demi. Un navetteur travaillant à Namur arrive à la gare et s’agace de voir, depuis une dizaine de nuits et jours, une publicité pour une voiture affichée sur un écran LCD posé sur une remorque devant le célèbre bâtiment Calatrava. Posant “un geste pour la planète“, il déconnecte la prise de “ces écrans dont la consommation est supérieure à celle de plusieurs ménages” et va prendre son train.
Une fois dans le train, il se rend compte que les agents de Sécurail parcourent plusieurs fois le couloir, puis finissent par redescendre sur le quai. Dans la foulée, l’accompagnatrice entre dans le wagon et demande à tous les voyageurs de sortir suite à un problème de ventilation. “Une fois débarqué, tout le monde est invité à remonter dans le wagon… sauf moi“, raconte le “débrancheur” de panneaux publicitaires. Il est ensuite emmené au poste de police par les agents Securail qui l’accusent de dégradation et lui affirment que les vingt minutes de retard du train vont lui être facturées à 60 euros la minute -soit 1.200€.
A la SNCB, on nous confirme l’incident: « Nous avons en effet constaté qu’une personne a débranché le câble d’un écran publicitaire ce 10 juin en gare de Liège-Guillemins. Ceci en laissant le câble à vue et en dégradant le ligne de sécurité du câble électrique. Entre temps, l’écran d’affichage a été supprimé suite à une discussion entre l’urbanisme, Clear Channel et la SNCB. Au-delà de la discussion autour de l’écran, nous ne pouvons pas tolérer de faits de vandalisme, même celui-ci, car ils peuvent entraver la bonne circulation ou la sécurité des voyageurs. Les faits de dégradation volontaires sont établis par la police des chemins de fer et non par les agents de Securail. Le dossier et le rapport de la situation sont à l’étude auprès de la SNCB. »
L’écran posait donc un problème urbanistique. Fallait-il retarder 20 minutes un train entier et jouer avec les passager d’un wagon pour confondre et arrêter celui qui l’a débranché? Y a-t-il réellement eu un problème de ventilation dans un seul wagon? Si oui, pourquoi dès lors facturer le retard occasionné au militant antipub? La SNCB reste jusqu’à présent silencieuse sur ces deux questions.
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