En ces temps de confinement, les couples passent plus de temps ensemble, ce qui peut amener à une augmentation de la fréquence des rapports originellement destinés à la procréation. Si certains sociologues prédisent donc un baby boom dans plus ou moins 9 mois, d’autres professionnels en lien avec les naissances relèvent que les périodes de stress ou d’incertitude peuvent provoquer l’effet inverse, soit un report du projet d’enfant.
La réponse ne viendra en tout état de cause que dans quelques mois. Mais en cas d’augmentation soudaine et ponctuelle du nombre de bébés, les crèches et les milieux d’accueil liégeois sont-ils prêts à faire face ?
“Nous disposons actuellement de 920 places de crèche, ou plutôt de lits disponibles. Et en tout, avec les autres milieux d’accueil, on estime que Liège dispose de 1900 places“, résume l’échevin de l’Instruction publique, Pierre Stassart. “Ce n’est actuellement pas suffisant pour absorber le flux de naissances. Mais c’est pour cela que nous lançons deux nouveaux projets à chaque Plan Cigogne (un programme de la Région wallonne, Bruxelles et la Fédération Wallonie Bruxelles pour augmenter les places d’accueil subventionnées pour les 0-3 ans en trois vagues d’ici 2022, ndlr). 84 nouveaux lits doivent notamment venir en augmenter le nombre dans les prochains mois.”
Ces efforts de la Ville pour augmenter la capacité d’accueil sont confirmés à l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE). “C’est vrai que Liège rentre pas mal de projets et que d’autres vont encore arriver dans le futur“, souligne Hugo Snackers, coordinateur subrégional. Par contre, le conseiller communal (cdH) Benoit Drèze craint lui que “le déficit de la Communauté française et la récession en cours avec le coronavirus reportent la troisième phase de la programmation sine die“.
Pour ce qui est de la deuxième phase, le Plan cigogne 2, les crèches de Sainte-Walburge et d’Agimont (Sainte-Marguerite) devraient être opérationnelles cette année.
Celles de Bavière et des Guillemins (2 x 42 lits) sont toujours en projet. Et même si l’objectif de l’échevin Stassart est de donner une réponse positive la plus rapide possible à chaque parent, “c’est quelquefois très tendu pour trouver une place pour un enfant“, admet Hugo Snackers. Reste l’incertitude contextuelle. “Habituellement, les parents font passer leurs enfants de la crèche en maternelle, après les vacances de Pâques. Or après cette période de confinement, ils voudront peut-être les laisser un peu plus longtemps avec les puéricultrices et il y a donc un risque de surcapacité puisque des parents ont réservé leur place… et que leurs enfants vont arriver.”
Des dérogations temporaires pourraient donc être accordées par l’ONE pour augmenter les capacités autorisées des crèches et des accueils privés. Reste à trouver du personnel supplémentaire alors que les puéricultrices manquent aussi, car celles qui sont disponibles n’ont souvent pas le diplôme suffisant.
Bref, comme c’est souvent le cas, c’est le stress. Mais ça devrait aller. D’autant que le taux de couverture à Liège (qui est le rapport entre le nombre d’enfants âgés de 0 à 3 ans et les nombre de places disponibles dans les crèches ou chez les accueillantes) atteint pile l’objectif de 33% fixé par l’Europe à Barcelone en 2003.
(Photo: bearfotos – fr.freepik.com)
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