La semaine passée, la direction de Liege Airport annonçait un recours contre son permis d’environnement “pour sauver 5.000 emplois et en créer 9.000 de plus”. Il est jugé beaucoup trop contraignant au niveau de la diminution des vols de nuit et aussi du bruit. Pour les responsables de l’aéroport liégeois, cela risque de faire fuir les compagnies aériennes de fret pour qui les vols de nuit étaient une condition essentielle depuis le départ.

Stop Alibaba & Co, le front composé de plusieurs collectifs et de citoyen·ne·s, avec l’objectif commun de lutter contre l’implantation d’une filiale Alibaba à Liege Airport et contre l’extension de l’aéroport de Liège, n’a pas manqué de réagir face à cette position. « Le chantage à l’emploi de l’aéroport de Liège est grotesque, hypocrite et irresponsable » Grotesque, tout d’abord, parce que les sombres prévisions de l’aéroport sont évidemment absurdes. 5000 emplois, c’est la moitié des 10 000 emplois (directs et indirects) qui existeraient aujourd’hui selon les chiffres (invérifiables) de l’aéroport. Or, pour rappel, le nouveau permis n’impose ni une diminution (pourtant souhaitable, nous y reviendrons), ni même un gel du volume des activités actuelles, mais simplement une limite à la croissance autorisée du nombre de vols, ainsi qu’une réduction progressive des nuisances sonores liées aux seuls vols de nuit. Rien sur les impacts climatiques de l’aéroport (pourtant massifs), aucune référence contraignante aux critères de bruit de l’OMS, … Bref, des contraintes finalement légères au vu des urgences écologiques et des niveaux de nuisances actuels.

Le collectif ajoute que le chantage de l’aéroport est hypocrite dans la mesure où la menace des pertes d’emploi est “un argument systématiquement mobilisé par les industries polluantes pour défendre le statu quo en jouant cyniquement sur l’importance des emplois pour la majorité de la population. Pourtant, quand on se soucie véritablement des travailleuses et travailleurs, on anticipe dès maintenant le déclin inévitable des industries dont le développement n’est tout simplement plus tenable, et on réfléchit surtout aux façons d’organiser et de répartir le travail dans une perspective de justice écologique, économique et sociale.

Et de rappeler que le GIEC appelle à une réduction « rapide, radicale et le plus souvent immédiate » des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, et donc aussi le secteur aérien, pour tenter d’endiguer urgemment le réchauffement climatique.


Suivant : Météo: journée lumineuse avec quelques nuages
Précédent : Quels endroits abriteront les SDF cet hiver ?

► Une erreur ou une proposition d'article, contactez-nous.

×