Dans le cadre du programme des fonds européens FEDER 2014-2020, la Ville de Seraing a déposé un projet d’aménagement d’un parking et d’une traversée piétonne en lieu et place du lieu dit des Ateliers Centraux situés à Ougrée, non loin du stade du Standard, de l’autre côté de La Meuse.
Malgré l’épidémie liée au nouveau coronavirus, la Ville a annoncé que l’obtention du permis concernant la création de la passerelle cyclo-piétonne censée relier les anciennes halles industrielles à la nouvelle ligne de chemin de fer 125A Liège-Seraing a été accordé par la Région Wallonne.
Des craintes subsistaient autour de ce vaste chantier subsidié en très grande partie par l’Europe suite à la progression du nouveau coronavirus. Les autorités locales ont en effet une date butoir pour réaliser le projet, sous peine de perdre les fonds qui leur ont été attribués pour cette importante reconversion des anciennes halles industrielles de Cockerill. Une reconversion qui devrait être terminée fin 2023, tout juste dans les délais.
Longue de 180 mètres et surplombant les quatre hectares des Ateliers, cette passerelle ne constitue qu’une partie de ce vaste projet. Là, il est également question d’y aménager un parking de délestage de 650 places afin de permettre aux automobilistes d’emprunter le train vers Liège ou Flémalle par le biais de la ligne 125A. La partie centrale des Ateliers Centraux devrait quant à elle accueillir des bureaux tandis que la partie ouest abritera des entreprises.
“Il sera aisé de se garer aux Ateliers Centraux ou d’y laisser son vélo en sécurité, d’emprunter ensuite la passerelle et de prendre son train”, promet l’échevine en charge de la Mobilité, Déborah Géradon. Six minutes à peine séparent ainsi les Guillemins de la gare d’Ougrée.
La construction de la passerelle est soutenue par le FEDER à hauteur de 5.250.000 euros, complété d’un soutien de Liège Europe Métropole de 274.000 €.
La réhabilitation des anciens Ateliers centraux d’Ougrée est financée grâce aux Fonds européens FEDER à hauteur de 11,2 millions d’euros et par la Province sur proposition de Liège Europe Métropole pour 1,07 millions d’euros, selon les derniers chiffres communiqués par la SPAQUE, société spécialisée dans la réhabilitation de friches industrielles et chargée du désamiantage et de la dépollution du site.
Qui va payer pour la dépollution ?
Dans ce dossier, les obligations de chacune des parties ont été consignées dans un acte notarié auquel chacun doit se soumettre. C’est pourquoi Mittal a versé une enveloppe d’un million d’euros représentant son intervention dans les frais liés au désamiantage. Précisons d’emblée que la multinationale remplit là totalement sa part du marché et a réalisé ce qu’on attendait d’elle.
Il existe toutefois un risque que l’entreprise ne participe pas à l’ensemble des coûts liés à cette dépollution. Tout dépendra en effet du niveau jusqu’auquel il va falloir dépolluer.
La participation d’ArcelorMittal dans l’assainissement est en effet limitée au niveau qualifié d’ « industriel », ou niveau de dépollution V. Et s’il faut dépolluer plus en profondeur, au niveau dit « récréatif », soit le niveau IV, ce sont les fonds européens FEDER qui interviendront, autrement dit de l’argent public, et non la multinationale Mittal qui a exploité les sols à cet endroit.
Suite à une première étape de déconstruction, les investigations qui ont été menées en 2019 et au début de l’année 2020 par la SPAQUE ont ainsi mis en évidence la présence dans les sols de contaminations en métaux lourds, huiles minérales, hydrocarbures aromatiques polycycliques et monocycliques et cyanures. Les eaux souterraines ne présentent quant à elles pas de pollution.
“Nous procéderons à l’excavation et à l’évacuation vers des filières de valorisation ou de traitement agréées de spots de pollution situés jusqu’à 3 mètres sous le niveau du terrain actuel”, explique la SPAQUE.
“Ces travaux permettront de rendre le terrain compatible avec son projet d’aménagement futur, suivant les normes imposées par le Décret sols”, décret qui indique qu’il faudra bien dépolluer jusqu’à ce fameux niveau récréatif étant donné les futurs aménagements prévus sur ce site (boulevard urbain, espaces verts, parc public, etc).
Dès le début de l’année 2021, la société entreprendra les travaux d’assainissement des sols. Ceux-ci devraient se terminer fin 2021.
Un ancien site Cockerill
Il faut remonter à la seconde moitié du 19e siècle pour trouver trace d’une activité à cet endroit. Les lieux ont d’abord accueilli une usine à blanc de zinc de 1850 à 1900.
Puis, en 1937, Cockerill y a installé un atelier de réparation ainsi que plusieurs magasins de pièces détachées.
Là, on y réparait, révisait ou construisait des machines wagons et toutes sortes d’autres pièces mécaniques ou électriques qui étaient nécessaires à l’ensemble des activités sidérurgiques du groupe, des cokeries aux laminoirs.
L’endroit ressemblait à une véritable fourmilière et des milliers d’ouvriers s’y pressaient chaque jour pour venir travailler.
C’est dans les années 1990 que le site a commencé à péricliter. En 2005, seuls demeuraient encore en activité le magasin général, le bureau d’études et le hall à wagon. Aujourd’hui, les Ateliers centraux sont vides.
C’est en 2018 que ArcelorMittal avait trouvé un accord et avait accepté de céder ces 40.000m² de friches industrielles dans le but de dépolluer les sols puis de réaménager les lieux en accueil d’entreprises, bureaux et parkings.
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