Les éléments moteurs de cette protestation étaient convaincus que l’on ne pourrait pas arrêter tout le monde. Les forces de l’ordre ont pourtant tranquillement tendu un piège aux manifestants, qui a permis une grande opération de relevé des identités… en vue d’une verbalisation massive.

Vers 21h, ce samedi, plus d’un millier de personnes a défilé au centre-ville afin de protester contre le couvre-feu et pour des mesures sanitaires solidaires. Le 17 novembre, une première manifestation du même type avait rassemblé 150 personnes entre la place des Déportés et l’hôtel de Ville. La police n’était pas intervenue mais certains manifestants, identifiés par après, ont depuis lors reçu un PV pour non-respect du couvre-feu et manifestation non-autorisée.

Cette fois, les protestataires s’étaient donné rendez-vous place Saint-Lambert pour défiler dans une atmosphère confiante, festive et bruyante vers la place du 20-Août, la rue Saint-Paul, le pont Kennedy et le boulevard Saucy. A 22h15, soit un quart d’heure après l’heure de couvre-feu, les contestataires ont été coincés par la police sur le pont Saint-Léonard.
Voyant que des policiers fédéraux en tenue anti-émeute prenaient position des deux côtés du pont, un certain nombre d’entre aux eurent toutefois le temps de quitter prestement les lieux en criant à l'”embuscade!”

Finalement, hormis une demi-douzaine d’arrestations plus musclées, c’est sans grandes tensions que 350 contrôle d’identités ont été effectués pendant une bonne heure, dans l’ordre du rang. Les contrevenants devront tous s’acquitter d’une amende de 250€ pour avoir participé à une manifestation non-autorisée de plus de 100 personnes en dehors du couvre-feu. Il s’agissait manifestement pour les autorités de donner un signal clair.

Selon la police, cinquante récalcitrants ont toutefois dû être ramenés à l’Hôtel de Police pour vérification d’identité. 17 personnes ont été arrêtées administrativement et écrouées : 5 pour troubles à l’ordre public et 12 pour avoir tenté de forcer le barrage. Après la manifestation, 3 arrestations judiciaires ont eu lieu, 2 pour rébellion armée dans les rues alentours et 1 pour dégradation volontaire (tag). Parmi les dégradations, on relève des tags dans les arrêts de bus et sur la Grand Poste, des barrières de tram renversées,… En tout, c’est plus de 400 PV qui seront rédigés et transmis au Parquet.

Les organisateurs en collectif n’ont pas encore réagi. Pour rappel, ils dénoncent le manque de mesures cohérentes pour lutter contre le virus, soutiennent les personnes qui sont fortement impactées tant par la crise socio-sanitaire actuelle que par les mesures de l’état, mais aussi la multiplication des mesures liberticides et de surveillance. Ils réclament des réponses publiques sanitaires sensées et solidaires.

Les policiers fédéraux au pont Saint-Léonard


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